
A STRASBOURG, PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX !
11 000 policiers français mis à disposition, 14 OOO policiers allemands, des hélicoptères et des drones, des filtrages aux frontières voiture par voiture, des fouilles et des contrôles… Du 1er au 5 avril 2009 à Strasbourg et à Baden-Baden, un déploiement policier de grande ampleur fut mis en place pour « sécuriser » le Sommet officiel de l’OTAN, pour tenter d’empêcher, comme toujours, que l’on s’attaque au néo-libéralisme et à ses organes politico-militaires…
Qu’a-t-on vu de tout cela ? Rien, ou très peu. Par contre, les télévisions et les journaux ont tenu à dire « la vérité » à propos des militant.e.s venu.e.s à Strasbourg. Ils ont ainsi créé, à loisir, l’image fictive de nombreux émeutier.e.s, de terroristes en puissance et d’autres individu.e.s forcené.e.s appartenant à la « mouvance autonome » française ou allemande. Ils ont tenu à faire sentir à la population « l’ampleur » de leur violence et la nécessité du déploiement de force sur place, montrant une fois de plus à quel point ils sont inféodés à l’Etat et l’armée. Rien de tel pour constituer des représentations terrifiantes parmi la population et lancer les bases de la répression à venir.
Un tel traitement médiatique est, en partie, dû à la nature de l’OTAN et la violence qui a pu exister à Strasbourg est nécessairement à remettre dans le contexte de ses 60 ans.
Qui est violent ?
La militarisation des frontières pour contrôler l’immigration dite « illégale » est violente. Les orientations des politiques mondiales selon les intérêts des investisseurs, des multinationales, des dirigeants diplomatiques, sont violentes. La dépossession de sa vie pour un système d’exploitation est violente. L’OTAN comme machine de guerre au service des puissances occidentales est violent. Cet impérialisme, ce sont des guerres et leurs corollaires : assassinats politiques, massacres de civils, viols systématiques des civiles, destruction des structures sociales...
Toute les conditions étaient réunies pour que la machine à réprimer fonctionne à plein régime : forces en présence, médias à la botte des engalonnés et une réalité à occulter. Tout au long du contre-sommet, la violence d’Etat a été présente. Harcèlements aux abords du village, intrusions de nuit, matraquages, gazages, contrôles d’identités, surveillance permanente par les hélicoptères et les drones… Résultats : près d’un millier d’interpellations, de nombreu.se.s blessé.e.s et des inculpations. Ces inculpations sont arbitraires et n’ont d’autres raisons que de donner corps aux fantasmes médiatiques et de briser les mouvements de luttes. Extraits choisis des motifs d’inculpation : prêt d’un briquet, possession de serpillières et de white spirit sur le parking d’un supermarché et cailloux dans les poches, le tout sur la base de témoignages exclusivement policiers.
Nous affirmons donc que la violence subie par les habitant.e.s de Strasbourg et par les militant.e.s venu.e.s au contre-sommet sont de nature politique.
Nous affirmons notre soutien inconditionnel à l’ensemble des individu.e.s interpellé.e.s et inculpé.e.s au cours du contre-sommet.
Enfin, nous appelons à la multiplication des initiatives en solidarité avec les inculpé.e.s qu’elles soient financières, politiques ou simplement humaines.
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN AUX INCULPÉ.E.S
MARDI 5 MAI - 19h - TRIBUNAL DE BORDEAUX
CONCERT – MAI – Salle et horaires à préciser
APÉRO/REPAS – 23 MAI – 19h – ATHÉNÉE LIBERTAIRE