
Le Gouvernement vient de prendre un décret qui ramène la retraite à 60 ans pour les personnes dites à « carrière longue » ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et qui ont cotisé tous leurs trimestres. Évidemment celles et ceux qui vont bénéficier de cette mesure sont soulagés. Pourtant, pour le plus grand nombre, le compte n’y est pas. La décision gouvernementale ne remet pas en cause la réforme Fillon, elle l’écorne à peine et l’accepte pour l’essentiel. Elle enterre la revendication du mouvement social de 2010.
Il est bon de rappeler à François Hollande que la retraite, c’est le transfert des richesses de ceux qui travaillent vers ceux qui ne travaillent plus, sans que cela ne dépende le moins du monde du nombre d’actifs ! Si dans les années 60 il y avait trois actifs pour un retraité, si actuellement il y a deux actifs pour un retraité, et si demain il n’y a plus qu’un actif pour un retraité, ce n’est pas un problème. Grâce aux gains de productivité et au progrès technique un actif d’aujourd’hui produit plus de richesse que trois actifs de 1960 et beaucoup moins qu’un actif de demain. Le niveau des retraites ne doit donc pas dépendre du nombre d’actifs. (...)
Monsieur Ayrault sait-il qu’une poignée de privilégiés pille impunément une grande partie des richesses de la nation, et que ce que les travailleurs et les salariés produisent disparait dans les poches des actionnaires et alimente les paradis fiscaux ! Monsieur Ayrault sait-il que les fonds d’investissements imposent pour leurs actionnaires une rentabilité à deux chiffres totalement déconnectée de la réalité, et que l’État par une batterie de mesures fiscales a, au fil des ans, augmenté encore leurs profits. La richesse de ces gagnants est obtenue depuis une vingtaine d’années par l’écrasement sans précédent des salaires, des protections sociales, du pillage de l’État et de la destruction des services publics. (...)