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Raphaël, 25 ans, Grec errant en France à la recherche d’un travail
Article mis en ligne le 1er mars 2012
dernière modification le 27 février 2012

Je suis un cas classique, un Grec de plus qui a quitté son pays à la recherche de meilleures conditions de vie. Un Grec de plus qui, en plein désespoir, est parti vers une destination, avec l’espoir que « là », il serait mieux.

Depuis longtemps, j’avais décidé de partir. J’avais, dès le début, choisi la France, en la connaissant le mieux possible pour un non-habitant de ce pays, un observateur extérieur et récepteur de l’image qu’elle donne. Je croyais depuis toujours que la France pouvait bien me donner le sol pour m’enseigner, me faire évoluer, créer et exister artistiquement, comme elle l’avait fait d’ailleurs toujours au cours de sa longue histoire.

Paris était, par excellence, le refuge artistique, la cité qui abritait et nourrissait chaque artiste paria, exilé ou auto-exilé. Romantique ? Sans doute.

(...) J’ai abandonné mes études en biologie sans en obtenir le diplôme et je me suis installé à Athènes, pour me consacrer exclusivement à l’art. C’était là, en février 2010, quand cette crise a clairement éclaté. C’était là où les premières grandes protestations ont commencé, même si elles étaient moins signifiantes comparées à celles qu’on voit actuellement.

C’était là où apparemment et sans honte la police, donc l’Etat, s’attaquait aux citoyens, nettement ou déguisée en « anarchiste » et c’était là où –discrètement- elle nous bloquait dans la station du métro la plus centrale, pour nous étouffer avec des armes chimiques, qu’on appelait encore conventionnellement des « fumigènes et lacrymogènes ». (...)

En essayant de sauvegarder mon budget, j’ai quitté Dijon. En conséquence, j’ai aussi quitté mes études – pour la seconde fois. Je me trouve actuellement dans le Sud de la France, accueilli par des amis et en attente de réponse aux CV que je continue à envoyer. Les réponses, quand il en existe, continuent à être négatives.

Et moi, je recherche quotidiennement sur quel point de cette planète je pourrai m’installer, pour que je puisse donner tout ce que j’ai à donner. Et c’est cela qui me ronge les entrailles : je sais que je peux tout faire. (...)

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