
Le défenseur des droits a remis hier son rapport annuel au président de la République. Selon lui, les plus démunis sont les plus lésés dans l’accès à leurs droits.
Discriminations, contentieux face aux administrations, à la justice, dans le monde pénitentiaire, dans le secteur de l’enfance. Si les prérogatives du défenseur des droits ne sont pas toujours d’une clarté absolue, son activité offre à n’en pas douter une vue exhaustive des maux de notre société. Et des tensions entre les citoyens et les institutions.
En poste depuis plus d’un an, Dominique Baudis fait recette. Après une première année complète de fonctionnement, le défenseur des droits a reçu plus de 100 000 demandes d’interventions ou de conseils adressées par des particuliers qui s’estiment lésés dans leurs droits ou leur liberté.
La faute à la crise, veut croire le défenseur des droits, qui a assorti la remise de son rapport annuel hier à François Hollande d’une série de cris d’alarme. « Ces réclamations témoignent d’une société qui croit se protéger de la crise par des mécanismes d’exclusion. Masquer les difficultés ne veut pas dire qu’on les règle. Au contraire, en les cachant on les laisse s’aggraver. Une société du déni s’installe », assure Dominique Baudis, pour qui les « plus vulnérables sont aussi ceux qui ont le plus de mal à faire reconnaître leurs droits ». (...)