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Rebiya Kadeer, la voix du peuple ouïghour
Article mis en ligne le 10 décembre 2018
dernière modification le 8 décembre 2018

La présidente du Congrès mondial ouïghour parcourt le monde pour plaider la cause de cette minorité musulmane en Chine, dénonçant une volonté d’« épuration ethnique » des autorités.

Rebiya Kadeer est si menue qu’elle pourrait se perdre dans la foule si celle-ci ne s’écartait sur son passage, en signe de respect. En ce jour de septembre, le hall de cet hôtel du sud de Paris est occupé par des dizaines de membres de la diaspora ouïghoure, minorité musulmane de l’ouest de la Chine. Et la présence à cette réunion de la plus célèbre d’entre eux ne passe pas inaperçue. Chaleureuse, Rebiya Kadeer a la parole vive et précise. Depuis le temps qu’elle parle à la presse, elle connaît son texte. Cela fait plus de vingt ans qu’elle se bat pour la survie de son peuple, de sa culture. Mais ces temps-ci sa voix tremble. Car là-bas, en Chine, des milliers de Ouïghours sont arrêtés les uns après les autres. Et son peuple, dit-elle, n’a jamais été à ce point en danger. (...)

puis le temps qu’elle parle à la presse, elle connaît son texte. Cela fait plus de vingt ans qu’elle se bat pour la survie de son peuple, de sa culture. Mais ces temps-ci sa voix tremble. Car là-bas, en Chine, des milliers de Ouïghours sont arrêtés les uns après les autres. Et son peuple, dit-elle, n’a jamais été à ce point en danger.

Une paralysie internationale

Le 27 novembre, 278 universitaires du monde entier appelaient la communauté internationale à agir concrètement contre les « violations massives des droits humains » en cours au Xinjiang. Mais, entre les mots et les actes, il y a un monde diplomatique paralysé par la puissance d’un pays qui ne se laissera pas sanctionner sans réagir.

Depuis l’été dernier, les critiques se sont certes multipliées. À l’ONU, début novembre, plusieurs pays occidentaux ont ainsi sommé Pékin de fermer ses centres de détention. Mais les actes ne suivent pas. Washington s’est bien ému du sort des Ouïghours, le Congrès menaçant même la Chine de sanctions – menaces auxquelles Pékin s’est empressé de répondre par un avertissement similaire. Alors que les gouvernements des deux pays viennent de s’entendre sur un accord commercial, les Ouïghours risquent fort de disparaître des préoccupations américaines. Le silence assourdissant des États musulmans – nombre d’entre eux sont économiquement liés à Pékin – n’arrange rien. Seule la Turquie s’est élevée contre la répression des musulmans du Xinjiang.

Quant à l’Europe, si l’Allemagne et la Suède ont mis en place une procédure d’asile accélérée pour les Ouïghours, aucune sanction concrète ne semble se profiler. Or, la situation au Xinjiang doit être une « préoccupation internationale majeure », souligne la pétition du 27 novembre. (...)