
« Le Monde » a consulté la version actuelle de l’étude d’impact de la réforme. A terme, l’âge-pivot pourrait dépasser les 65 ans si l’espérance de vie s’allonge encore.
Dans le futur système universel de retraite, quels seraient les effets d’un âge pivot à 65 ans pour les personnes nées à partir de 1975 ? C’est l’une des hypothèses centrales explorées par l’étude d’impact rédigée par le gouvernement et annexée à l’avant-projet de loi sur la réforme des retraites.
Dans une version intermédiaire de ce document, dont des extraits ont été consultés par Le Monde, la conséquence serait implacable : à terme, à compter de la génération 1980, « l’âge moyen de départ [à la retraite] serait plus élevé » que dans le régime actuel, ce qui correspond précisément aux intentions de l’exécutif.
Dans le dispositif qui doit commencer à voir le jour à partir de 2022, les femmes et les hommes pourront, comme aujourd’hui, réclamer le versement de leur pension à 62 ans.
Mais le gouvernement souhaite encourager « les Français, sans les y forcer, à travailler un peu plus longtemps », comme le mentionne l’exposé des motifs de l’avant-projet de loi récemment envoyé au Conseil d’Etat et aux caisses de Sécurité sociale. Pour atteindre ce but, le texte prévoit un « âge d’équilibre », autre nom de l’âge pivot, qui, de facto, se situera au-dessus de 62 ans. (...)
A quel niveau, exactement ? On l’ignore, à ce stade : le curseur sera fixé, avant juin 2021, par les administrateurs de la future Caisse nationale de retraite universelle (CNRU), issue de la fusion des quarante-deux régimes actuels. Il sera déterminé « en référence à l’âge moyen de départ à la retraite des salariés du régime général, hors départs anticipés », qui était de 63,5 ans pour ceux ayant liquidé leurs pensions en 2018. Il progressera, « à hauteur des deux tiers » des gains d’espérance de vie à la retraite. (...)