Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Refusons les pollutions industrielles, ce danger oublié
Article mis en ligne le 19 juin 2021

Soulignant l’incurie des autorités pour prévenir les accidents industriels et l’hécatombe provoquée chaque année par la pollution des milieux vivants, le collectif auteur de cette tribune appelle à s’organiser pour mettre urgemment en place des mesures de base de protection de notre environnement.

Le 21 septembre 2001, l’explosion de l’usine AZF à Toulouse tua 30 personnes dont 1 lycéen et en blessa plus de 8 000. La justice pénale a depuis reconnu la responsabilité accablante de la désorganisation du travail, dont les formes de recours à la sous-traitance, comme cause essentielle de l’accident.

Le 11 mars 2011, la catastrophe de Fukushima rappelait au monde entier la faillibilité de la sûreté nucléaire, ainsi que l’impact des catastrophes naturelles sur la civilisation urbaine industrialisée, aveuglée par sa soif de domination et de contrôle des environnements et des écosystèmes.

Le 26 septembre 2019, l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen intoxiquait des milliers de personnes, de Rouen aux Pays-Bas, ainsi que l’air, l’eau et les terres normandes. (...)

Le 4 août 2020, l’explosion d’un stockage d’ammonitrate dans le port de Beyrouth, au Liban, mit fin à la vie de quelque 200 personnes et fit plus de 6 500 blessés, décimant une bonne partie de la ville.

Ces tragédies sont la partie émergée de l’iceberg. En France, en 2019, selon le ministère de la Transition écologique, les pompiers interviennent deux à trois fois par jour pour des accidents technologiques survenant dans des usines, des entrepôts logistiques et des exploitations agricoles. Mais ce chiffre est certainement en dessous de la réalité, car les services du ministère ne retiennent que les accidents les plus importants dans leur décompte. Après ces incendies, aucun suivi sanitaire n’est lancé pour diagnostiquer les impacts des émanations toxiques sur notre santé comme sur la biodiversité.

Ces violences industrielles ont augmenté de 21 % récemment à cause des effets combinés du manque d’investissement dans la sécurité d’installations industrielles vieillissantes ; de la méconnaissance de nouveaux risques, comme l’utilisation de batteries lithium ; et de la précarisation massive des travailleurs, avec un recours toujours plus important à des sous-traitants contraints de prendre des risques au quotidien sans pouvoir s’opposer aux décisions des donneurs d’ordres.

Un problème mondial causé par le capitalisme (...)

Le système capitaliste et la course aux profits nuisent quotidiennement à notre sécurité collective, et les accidents ne sont qu’une partie du problème. En 2017, le travail a causé 2,7 millions de morts dans le monde dont 360 000 décès à cause d’accidents industriels. La même année, huit millions de personnes sont mortes de la pollution de l’air. En France, nous avons atteint le nombre tragique de 100 000 personnes décédées de la pollution de l’air, rien que pour l’année 2020. (...)

Entre 1985 et 2020, nous sommes passés de 150 000 à 400 000 cancers déclarés chaque année dans l’Hexagone. Si nous ne changeons rien, nous aurons toutes et tous un cancer dans notre vie. Cette augmentation a des explications. Par exemple dans l’Union européenne, les seuils d’exposition à ne pas dépasser sont trop élevés et n’ont été définis que pour seulement 2 000 substances chimiques sur les 30 000 en circulation. (...)

Contrairement à ce qu’on nous raconte, la France n’est pas désindustrialisée. Sur notre territoire, ce sont plus de 500 000 usines, entrepôts logistiques et exploitations agricoles qui sont en activité. Ces entreprises mettent en danger la vie des travailleurs et des riverains, car 10 % des sites ne respectent pas la réglementation lors des inspections. Pourtant, les patrons de ces entreprises ne sont pas poussés à respecter la réglementation, car l’amende maximale peu souvent infligée, n’est que de 15 000 € tandis que les systèmes de protection peuvent coûter des centaines de milliers d’euros, voire des millions pour les sites les plus dangereux. (...)

Face à ce constat alarmant, il est urgent de prendre des mesures

(...)

Vingt ans après la catastrophe d’AZF, dix ans après Fukushima, deux ans après l’incendie de Lubrizol et un an après l’explosion du port de Beyrouth, nous appelons toutes les personnes et organisations déterminées à renforcer l’engagement populaire par la base et à organiser des temps de mobilisations face aux dangers industriels.

Nous proposons la mise en place immédiate de mesures protégeant nos vies et notre santé, nous proposons un cadre temporel large de deux semaines pour prendre le temps, de l’échelle d’un quartier à celui de notre planète, d’organiser des rassemblements ainsi que des ateliers d’éducation populaire du 17 septembre 2021 au 3 octobre 2021.

Plusieurs événements sont déjà planifiés :

(...)

Si vous souhaitez signer la tribune, c’est par là : signature@notremaisonbrule.net (...)