
Attendus depuis une semaine, après un retard de dernière minute, les premiers demandeurs d’asile se sont installés lundi dans l’immense barge flottante amarrée à l’île de Portland, dans le Dorset. Le bâtiment, qui fait polémique, devrait à terme abriter 500 migrants dans l’attente de l’examen de leur situation administrative. Cet hébergement a été conçu afin de réduire les placements en hôtel, jugés trop couteux.
Les premiers demandeurs d’asile au Royaume-Uni ont pu embarquer sur la barge flottante "Bibby Stokholm" sur l’île de Portland (Dorset), lundi 7 août, après un retard d’une semaine.
Alors qu’ils devaient initialement intégrer leur nouveau logement la semaine dernière, un contrôle de dernière minute portant sur les alarmes incendies a révélé des failles dans le dispositif de sécurité et retardé l’embarquement. Une semaine plus tard, cet incident semble clos.
Il est pour l’instant difficile de savoir combien de demandeurs d’asile sont montés à bord du bâtiment, mais une journaliste de la chaîne de télévision britannique publique BBC a vu un grand autocar bleu partir vers 12h40 avec quelques passagers à son bord : "À l’hôtel China de Bournemouth, un demandeur d’asile m’a dit que toutes les personnes sauf une, sur les 9 qui étaient censées monter dans le car pour #BibbyStockholm, sont montées dans le car".
Jusqu’à 500 passagers accueillis entre 3 et 6 mois
Longue de 93 mètres et large de 27, la barge flottante est censée accueillir jusqu’à 506 demandeurs d’asile hommes âgés de 18 à 65 ans, pendant 3 à 6 mois, le temps que leur situation administrative soit examinée. Deux autres barges sont censées entrer en service dans les mois à venir.
Des barges décrites comme des "prisons flottantes"
Le gouvernement britannique se heurte à de nombreuses critiques sur ce projet. Les barges flottantes ont été décrites par l’opposition et les associations d’aide au migrants comme des "prisons flottantes" qui pourraient réactiver des traumatismes chez de nombreux migrants ayant vécu des traversées maritimes cauchemardesques.
Plus de 50 organisations nationales et militantes, dont le Conseil des réfugiés, Asylum Matters et Refugee Action, ont qualifié le programme du gouvernement de "cruel et inhumain", arguant que cette barge proposait des "conditions proches de la détention". Le gouvernement assure, lui, que les demandeurs d’asile pourront aller et venir à leur guise dans le bâtiment.
Rishi Sunak et sa ministre de l’Intérieur Suella Braverman ont eu du mal à trouver des régions favorables à l’accueil de ces barges d’hébergement pour demandeurs d’asile. Tous deux espèrent que le programme pilote dans le Dorset convaincra de nouveaux territoires. Selon la BBC, deux sites à côté de l’aéroport de London City et sur la rivière Mersey à Wirral ont déjà été rejetés.
Une politique d’immigration très agressive mais critiquée (...)