
Des centaines de millions de roses sont importées en Europe à l’occasion de la fête des amoureux. Elles viennent du Kenya, d’Éthiopie et d’Amérique latine, cultivées dans des fermes géantes.
. Malgré les efforts réalisés par certains groupes horticoles, les conditions de travail y demeurent pénibles. Et l’irrigation intensive met en péril les ressources en eau. En France, en l’absence de labels clairs, impossible pour le consommateur de faire la différence entre une rose cultivée dans des conditions convenables et les autres.
Plus de 600 millions de roses vont se vendre en France cette année [1]. Près de 10 par habitant, dont une partie non négligeable est offerte à la Saint-Valentin, puis lors de la Fête des mères. Des roses rouges pour l’amour « passionné », blanches pour l’amour « courtois » ou jaunes pour célébrer une amitié… La fête des amoureux est aussi celle du marché de la « transmission florale ». Une journée qui pèse fortement sur le marché international, célébrée en même temps en Europe et en Amérique du Nord. « A partir du moment où une grande partie des roses est vendue sur deux jours dans l’année, une gigantesque production doit s’organiser pour disposer de la quantité de fleurs nécessaires » (...)
Lorsqu’un consommateur en Europe achète une rose à 1,5 €, seulement 0,03 € arrivera dans la poche de ceux qui l’ont fait pousser, soit 2% du prix de vente final. Une rose est vendue 0,12 € à la sortie de la ferme. Après son arrivée à Amsterdam, elle est achetée 0,8 € par les détaillants. Entre les deux bouts de la chaîne, le coût se répartit entre les marges des éventuels intermédiaires, ainsi que le prix du transport, surtout aérien [6].
A cette faible rémunération du travail, s’ajoutent des risques importants pour la santé, causés par l’usage intensif de pesticides et d’engrais chimiques. (...)
« En Équateur, nous avons observé plusieurs cas de travailleuses atteintes de cancer vers 45 ans. Comme elles n’étaient pas déclarées, elles n’avaient droit à rien », raconte Christophe Alliot, qui s’était rendu sur place dans le cadre d’une mission de Max Havelaar, l’une des principales organisations de commerce équitable. En France, pas moins de 26 herbicides, insecticides et fongicides peuvent être épandus sur les cultures de fleurs. (...)