
Un vent mauvais souffle de la terre.
Avis de tempête
Une tempête gronde sur les côtes françaises. Les vieux arbres de la liberté ploient sous les assauts d’un vent violent. Leurs cimes argentées tournent, ne sachant plus où donner du faitage. Les pollens de printemps, annonçant un été du renouveau sont balayés par la bourrasque. Dans les terres, une gelée terrible et sournoise a figé une promesse de récolte. Un paysage de désolation s’offre à nos regards dépités.
Sur les bords de l’océan, les grains se multiplient. La tempête Marine laissera des traces profondes. L’océan fait le gros dos, au loin, un modeste pédalo affronte seul la colère d’Éole et de Poséidon. Les gros navires ont fait naufrage, la mer charrie de lourdes traces brunes, une marée noire menace nos côtes.
La mer écume de colère et de haine. La Nation toute entière est au creux de la vague. Le flux ne se fait que reflux insondable, résurgence d’un temps lointain où la peur suintait de toutes nos pores. Le sable vole au vent, venant nous aveugler. C’est ainsi que nul ne peut fixer l’horizon qui menace. Il n’y a plus de vigie pour déclencher l’alarme !
(...) Ne vous laissez pas bercer par le petit timonier aux talonnettes. Il suinte la haine, il agite la peur. C’est lui qui a provoqué la tempête, il veut en récolter les outrages. Qu’importe si le pays en sort exsangue, l’essentiel pour lui et les siens est de rester sur le pont. La ruine, la désolation, la fracture sociale, la guerre des quartiers, le choc frontal de notre tissu social sont si peu de choses en regard des profits qu’ils peuvent encore faire sur la nation qu’ils pillent.
L’heure est grave les amis. Taisons nos querelles d’hier, acceptons de nous regrouper derrière celui qu’a désigné le vote légitime pour faire barrage à l’union de la bête immonde et de l’usurpateur du suffrage universel. C’est à un nouveau sursaut républicain qu’il nous faut répondre, bien plus qu’en 2002, où la menace n’était que symbolique. Cette fois elle est, hélas, que trop réelle. C’est notre République fraternelle et démocratique qui est en jeu. (...)