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Scandale : des chalutiers géants pillent la ressource des pêcheurs artisans
Association Pleine Mer Association pour une pêche équitable
Article mis en ligne le 29 mars 2020

Alors que le secteur de la pêche artisanale est paralysé par l’effondrement des prix et des fermetures de criées, des chalutiers géants aux capacités de pêche démesurées pillent les ressources du Golfe de Gascogne. Une injustice que nous dénonçons !

Sandettie, Annie Hillina, Prins Bernhard, Frank Bonefaas … 4 chalutiers de plus de 100m qui profitent de l’absence des pêcheurs artisans dans le Golfe de Gascogne pour en piller les ressources ! Les pêcheurs artisans - déjà sonnés par l’effondrement des prix du marché, la mise à l’arrêt de certaines criées, et la fermeture de certaines pêcheries – sont scandalisés par cette injustice !

On parle ici de bateaux qui peuvent traiter 400 tonnes de poisson par jour. A titre de comparaison, Lorient, 1ère criée française, traite en moyenne 200 tonnes de produits de la mer par jour : chaque jour, chacun de ces chalutiers géants peut traiter 2 fois plus de poisson que l’un des plus gros ports de pêche français. L’ampleur du scandale n’a donc d’égale que les capacités de capture démesurées de ces unités de pêche.

Alors que la saison du maquereau vient juste de commencer, ce n’est pas un hasard si on retrouve ces énormes bateaux qui peuvent chacun en avaler 250 tonnes toutes les nuits. Les pêcheurs artisans, quand ils ont la chance d’avoir du quota de maquereau, peuvent le pêcher à la ligne, au chalut ou à la bolinche, pour des quantités qui varient entre 500kg et quelques tonnes par jour. L’injustice est donc flagrante, comme le souligne un pêcheur de Saint-Jean-de-Luz, assommé par la situation :

« Alors qu’on nous empêche d’aller en mer pratiquer notre métier qui nourrit les gens, on laisse des chalutiers géants détruire la ressource pour faire du profit »

En effet, depuis une semaine, les pêcheurs français subissent une crise inédite due à l’impact du coronavirus sur le marché des produits de la mer. Les exportations vers les marchés espagnols et italiens se sont effondrées, les restaurants et les cantines sont fermés, les produits à la découpe sont délaissés. Une forte baisse de la demande qui a poussé les mareyeurs à se désengager, faisant chuter les prix en criée. Les pêcheurs ont donc arrêté de sortir en mer, faute de prix, et certaines criées ont même fermé. Une situation inédite, que ce soit à Boulogne-sur-mer où les bateaux ont été appelés à rentrer au port, à Royan, Saint-Jean-de-Luz et Sète où les criées ont fermé, ou encore en Baie de Saint-Brieuc où la campagne de pêche à la coquille Saint Jacques a été interrompue. (...)