
Fin avril 2015, la directive « secret des affaires » sera débattue au Parlement européen. Après avoir cédé à la pression des journalistes pour retirer l’article correspondant de la loi Macron, La Quadrature du Net, Pila, et de nombreuses autres organisations appellent le président François Hollande et les élus européens à défendre les lanceurs d’alerte, à définir et protéger leur statut, et à assurer les moyens nécessaires à un réel suivi judiciaire des crimes et délits révélés. La situation souvent dramatique des lanceurs d’alertes, tels Edward Snowden ou Chelsea Manning, doit être protégée et sécurisée pour la sauvegarde des libertés fondamentales.
Le 30 janvier dernier, devant la forte mobilisation des journalistes français, François Hollande demandait le retrait de l’article sur le secret des affaires de la loi Macron. Malgré cette victoire pour la liberté d’informer et de dénoncer les agissements illégaux de sociétés privées, les lanceurs d’alerte restent menacés. En effet, une directive européenne sera débattue fin avril au Parlement européen, dont le texte actuel criminalise l’atteinte au secret des affaires en Europe, sans protection effective des lanceurs d’alertes. Afin d’alerter sur les dangers pesant sur la liberté d’informer, La Quadrature du Net cosigne aujourd’hui une tribune dans Libération et une lettre ouverte envoyée au Président de la République française. (...)
Malgré leurs apports capitaux au débat démocratique et la révélation de scandales majeurs, Julian Assange, Chelsea Manning, Edward Snowden et bien d’autres lanceurs d’alerte ont été et continuent d’être persécutés pour leurs actions. Dramatiquement, le projet de directive qui sera discuté fin avril au Parlement européen pourrait encore aggraver les risques pesant sur les citoyens permettant la publication de ces informations indispensables. Celui-ci prévoit en effet de lourdes sanctions contre les personnes portant atteinte au secret des affaires, mais sans définir précisément un statut particulier de lanceur d’alerte permettant non seulement de les protéger, mais aussi de les soutenir. (...)