
Selon un rapport d’audit, les justificatifs de dépense de plus de la moitié des 18 millions de dons du Trésor et de la population qui étaient censés avoir servi à lutter contre Ebola en Sierra Leone, où la maladie a fait 3 764 morts, sont incomplets et un tiers sont officiellement introuvables.
Les autorités de lutte contre la corruption et du National Ebola Response Centre enquêtent sur les résultats du Service d’audit selon lesquels six millions de dollars auraient servi à payer les salaires d’employés fictifs.
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« Les résultats du rapport sont affligeants, car ils laissent penser qu’une grande partie des fonds censés aider la population et sauver des vies n’auraient pas été utilisés aux fins auxquelles ils étaient destinés », a dit Ibrahim Tommy, coordinateur du Centre for Accountability and Rule of Law de Sierra Leone, une organisation indépendante qui lutte pour la transparence des institutions. « Et, d’après le rapport, cela pourrait avoir affecté la réponse du gouvernement face à la crise. »
« Je me demande comment une crise humanitaire aussi grave a pu être utilisée pour faire de l’argent », a ajouté M. Tommy.
Le bureau des archives du Comité des comptes publics et le Service d’audit de Sierra Leone (ASSL) ont refusé de commenter le rapport et dit à IRIN que le Parlement était en train d’examiner ces allégations. (...)
Cela fait des années que les rapports d’audit en Sierra Leone dénoncent la médiocrité des systèmes de gestion financière comme étant l’une des plus grandes faiblesses du secteur public, notamment dans les ministères.
« Nous savons bien que la gestion des fonds publics est très difficile en Sierra Leone », a dit Lavina Banduah, directrice de Transparency International Sierra Leone. « Et avec l’afflux sans précédent de fonds pour la lutte contre Ebola, nous craignions qu’ils soient utilisés comme d’habitude. »
Mme Banduah a dit qu’une gestion abusive similaire de fonds aurait été soupçonnée lors de l’épidémie de choléra en 2012 qui avait conduit à une déclaration d’état d’urgence en Sierra Leone. Peu d’enquêtes ont cependant été menées à ce sujet.
« Malheureusement, cela se produit assez souvent », (...)