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Soutien à Kai Terada, contre la répression anti-syndicale dans l’Éducation nationale. Rassemblement devant le ministère de l’Éducation nationale le mercredi 21 septembre à 15h
Article mis en ligne le 21 septembre 2022

Soixante-quatorze personnalités du monde syndical, politique, de l’éducation et de la culture dénoncent la suspension de ce professeur et syndicaliste d’un lycée de Nanterre. Ils appellent à un rassemblement mercredi 21 septembre devant le Ministère de l’Éducation nationale.

lycée Joliot-Curie de Nanterre depuis 16 ans, a reçu du rectorat une notification de suspension de 4 mois, sans motif. Jeudi 8 septembre, il était convoqué au rectorat de Versailles. Son dossier administratif, qu’il a pu consulter au cours de l’entretien, était toujours vide.

Au cours de l’entretien, le directeur des ressources humaines lui indiquait qu’aucune faute grave ne lui était reprochée, mais qu’il ferait vraisemblablement l’objet d’une procédure de « mutation dans l’intérêt du service » sous 10 ou 15 jours, dans l’objectif de « ramener la sérénité dans l’établissement ». Lorsque ses défenseurs syndicaux faisaient remarquer que c’était contraire à tous les principes de droit de la défense, le directeur des ressources humaines se contentait d’indiquer que ce n’était pas très grave, et que la jurisprudence était de son côté.

Kai Terada n’a pas été choisi au hasard par l’administration, pas plus que le lycée Jolliot-Curie. Le lycée est un bastion syndical, en première ligne des mobilisations sociales depuis des années. Kai est une figure reconnue du militantisme enseignant au niveau local, régional et national. Il est l’un des responsables de SUD éducation, syndicat très régulièrement visé par le ministère, dans les Hauts-de-Seine. (...)

Bien évidemment, c’est le militant syndicaliste qui est visé dans cette décision de l’administration. Ses collègues le soulignent : accuser Kai de contribuer au « manque de sérénité » de l’établissement est une pure vue de l’esprit, d’une mauvaise foi sans nom. Ils et elles étaient d’ailleurs nombreux·ses en grève dès le 5 septembre et rassemblé·es devant le rectorat de Versailles jeudi 8 septembre pour le soutenir.

Avec la procédure de « mutations dans l’intérêt du service », la hiérarchie administrative a trouvé un bon filon. Celle-ci a été largement facilitée par la loi de transformation de la Fonction publique de 2018, en supprimant l’obligation de présenter cette mesure devant les commissions paritaires compétentes. Elle est dorénavant purement et simplement le fait du prince, qui n’a aucune obligation de les justifier : le cynisme avancé par le rectorat de Versailles lors de la convocation de Kai en est bien l’illustration.

Ce n’est pas la première fois que l’administration utilise cette procédure, depuis l’affaire du collège République (Bobigny, 93) en 2019. Depuis lors, l’argumentaire de l’administration est toujours le même : il s’agit de « ramener la sérénité dans l’établissement », au mépris de toute réalité. Les cibles sont également toujours les mêmes : des syndicalistes, des enseignant·es engagé·es dans leurs pratiques pédagogiques ou associatives. (...)

La répression anti-syndicale dans l’éducation a pris sous Blanquer une ampleur inédite, notamment contre les personnels qui ont contesté en 2019 la mise en place du nouveau baccalauréat. Elle se poursuit donc sous Ndiaye. Le mode opératoire devient toujours plus kafkaïen. Il est temps que cela cesse.

Nous, personnalités du monde syndical, politique, de l’éducation et de la culture nous engageons auprès de Kai et des victimes de la répression anti-syndicale dans l’éducation.

Nous appelons, avec l’intersyndicale nationale de l’éducation, à participer à un rassemblement devant le ministère de l’Éducation nationale le mercredi 21 septembre à 15h, pour réclamer l’abandon des poursuites contre Kai, et l’annulation de toutes les décisions prises à l’encontre de tou·tes les syndicalistes réprimé·es ces dernières années.