
Le déferlement et la surenchère de propos racistes auxquels on assiste aujourd’hui en France se poursuit honteusement.
Après les Roms, les Musulmans, les Juifs, c’est au tour de Christiane Taubira et à travers elle la population noire d’être la cible de propos abjects de la part de membres du Front National et du journal Minute, propos fermement condamnés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme.
La dernière insulte vient de Jean-Marie Le Pen : en marge d’une convention du Front national, dimanche 17 novembre, le président d’honneur du FN a affirmé que "Christiane Taubira est anti-française" et que si elle a été nommée place Vendôme, ce n’est "certainement pas à cause de son patriotisme".
"Ce ne sont pas non plus ses talents de juriste qui l’ont fait désigner, ajoute le député européen au micro de France Inter. Je pense qu’elle a été choisie parce qu’on pensait que sa couleur pourrait lui servir de bouclier, quand elle aurait à proposer des choses absolument inacceptables. Ça n’est pas la première fois que c’est fait dans la politique française."
Mettre ainsi en avant la couleur de la peau comme critère du choix d’un Ministre est intolérable et relève d’une nouvelle provocation raciste que le MRAP condamne de toutes ses forces.
La justice seule ne pourra endiguer cette terrible montée du racisme. Aussi, le MRAP appelle à un sursaut citoyen de plus en plus urgent, il appelle notamment à participer massivement aux manifestations qui se dérouleront à Paris et partout en France, dans l’hexagone et les outre-mer, le samedi 30 novembre 2013, pour faire barrage au racisme. Il renouvelle son appel à la responsabilité de tous les hommes et femmes politiques de refuser, dans un contexte économique et social difficile, de faire peser les maux de notre société sur des boucs émissaires.
Le MRAP réaffirme également à la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Madame Christiane Taubira, son indéfectible solidarité.