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Amnesty International
Syrie : veto honteux de la Russie et la Chine au Conseil de sécurité
Article mis en ligne le 3 mars 2017

La Russie et la Chine ont de nouveau utilisé abusivement leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies le 28 février, lors du vote concernant un projet de résolution demandant de rendre des comptes concernant l’utilisation et la production d’armes chimiques par toutes les parties au conflit en Syrie.

Septième veto en 6 ans

En opposant leur veto au vote de cette résolution, la Russie et la Chine témoignent de leur indifférence à l’égard de la vie de millions de Syriens. Ces deux États sont parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques ; rien ne peut donc justifier leur veto.

Depuis six ans, la Russie bloque, avec le soutien de la Chine, des décisions du Conseil de sécurité visant à sanctionner le gouvernement syrien. Cette attitude empêche la justice de passer et encourage toutes les parties au conflit en Syrie à agir au mépris du droit international. La communauté internationale semble ainsi indiquer qu’en ce qui concerne la Syrie, il n’y a pas de ligne rouge. (...)

Le projet du 28 février proposait des sanctions contre des personnes nommément désignées liées à la fabrication d’armes chimiques en Syrie, ainsi qu’un embargo sur tous les produits pouvant être utilisés pour fabriquer de telles armes. (...)

En août 2015, le Conseil de sécurité a également adopté à l’unanimité la Résolution 2235 qui a créé un Mécanisme d’enquête conjoint chargé d’identifier les personnes responsables de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Depuis, ce mécanisme a désigné le gouvernement syrien ainsi que le groupe armé se faisant appeler État islamique comme étant les auteurs d’attaques avec des armes chimiques.

L’attitude honteuse de la Russie lors de ce vote du 28 février montre une fois de plus que ce pays utilise son droit de veto pour faire en sorte que son allié, le gouvernement syrien, échappe aux conséquences de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l’humanité.

Il est extrêmement important que le nouveau secrétaire général de l’ONU ainsi que les membres du Conseil de sécurité s’expriment haut et fort quand des États ne votent pas en faveur de l’adoption d’un projet de résolution visant à empêcher ou faire cesser des crimes de guerre. Le Conseil de sécurité est en train d’être transformé en un instrument de positionnement politique pour les membres permanents, et c’est la population syrienne qui en paie le prix ultime.