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Ceux qui se disent pour le travail le dimanche ou le travail de nuit, sont en général ceux qui sont le moins exposés à ces contraintes. C’est parmi les moins de 25 ans et les plus de 58 ans qu’il y a le plus de personnes disposées à travailler le dimanche, alors que les 30/45 ans y sont opposés dans leur grande majorité. Enfin politiquement ce sont les partisans du FN qui sont le plus favorables au travail du dimanche, suivis de prés par ceux de l’UMP, rien d’étonnant à cela ! Mais si les gens avaient un salaire qui leur permettait de vivre correctement, je suis sûr que ce pourcentage chuterait sévèrement… (...)
Déjà dans la grande distribution, sur les 11 jours fériés il n’en reste que trois : le 1er mai, le 25 décembre et le premier janvier. Le 11 novembre par exemple, des caissières viennent travailler trois heures pour moins de 15 euros de plus. Et lorsqu’elles prennent leur jour de repos en semaine, ce n’est elles qui le choisissent, mais leur patron. Car le salarié ne décide de rien, les gens pensent que les salariés sont volontaires, mais comment ne pas être volontaire quand on travaille avec des contrats à temps partiel, et que l’on est précaire. Car, petit rappel : un contrat de travail est un contrat de subordination. En clair : « je suis sous les ordres de mon employeur ». La notion de volontariat dans le choix de travailler le dimanche ou tard le soir est un leurre complet, si je ne suis pas volontaire, mon employeur trouvera toujours une façon de l’imposer. La majorité des salariés sont hostiles à ces extensions, cela ne veut évidemment pas dire qu’il n’y a pas de volontaires, mais ils sont très minoritaires.
A la demande de « quelques-uns » pour travailler le dimanche ou d’ouvrir les magasins la nuit, la majorité des travailleurs répond « allez vous faire voir, il y a trop de risques pour que cette porte ouverte permette à mon employeur de me l’imposer, à moi qui ne le veut pas ! ». Quand à ces « quelques-uns », ne devraient-ils pas plutôt se battre pour avoir un vrai boulot avec un vrai salaire ? Ces « quelques-uns » ne se trompent-ils pas de combat ? (...)