
L’année 2012 commence aussi mal que 2011 s’était terminée. La crise s’étend, le chômage s’envole et la politique d’austérité aggrave encore les choses. Le gouvernement, jamais avare de cynisme, ne cesse de vomir la réduction du temps de travail mais prône le chômage à temps partiel. Comme tout cela frise l’indécence et la vacuité, Monsieur Sarkozy et Madame Parisot tentent un dernier coup avec la TVA dite sociale et renommée taxe anti-délocalisations. Au motif qu’il faudrait rendre les entreprises françaises plus compétitives à l’extérieur et faire payer une partie de notre protection sociale par les importations. Cette proposition est une énorme tromperie : tout concourt à leurrer les travailleurs dont l’emploi est menacé et les citoyens soumis à une fiscalité de plus en plus injuste.
(...) Première mystification : l’origine des difficultés du financement de la protection sociale (...)
Le tour de force de l’idéologie libérale aura été, au cours des trente dernières années, d’accréditer l’idée que la protection sociale était un coût et surtout qu’elle n’était qu’un coût. (...)
Le démantèlement progressif mais méthodique de la protection sociale s’inscrit dans la stratégie néolibérale de restriction du périmètre de la richesse socialisée, initiée au cours de la décennie 1980 afin de remédier à la baisse générale de la rentabilité du capital et d’ouvrir une nouvelle ère d’accumulation financière. Cette stratégie a débouché sur la plus grande crise de l’histoire du capitalisme, à cause de l’interpénétration des capitaux dans le monde. Mais la leçon ne semble pas servir puisque revient dans le débat public une proposition qui ne pourrait qu’aggraver la situation. (...)
Deuxième mystification : le battage autour du coût du travail (...)
le patronat plaide pour que soient basculées sur la fiscalité les cotisations retraites, les cotisations maladie et les cotisations de la branche famille.
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Les allègements de cotisations sociales atteignent 30 milliards d’euros par an. La preuve est faite qu’ils ne jouent pas en faveur de l’emploi. Au contraire, ils ne procurent qu’un effet d’aubaine pour les entreprises et ils contribuent à la déqualification des salariés (...)
Troisième mystification : une dévaluation déguisée
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