
Le gouvernement Ayrault envisage de geler le tarif réglementé du gaz. Celui-ci a progressé de 60 % depuis la privatisation partielle de Gaz de France en 2004, devenue GDF Suez. La multinationale justifie ces augmentations par le coût croissant de ses approvisionnements et la nécessité de dégager une « marge raisonnable ». Or, la manière de calculer le tarif réglementé est totalement opaque. Il semble que GDF Suez ait largement surévalué ses coûts, aux dépens des consommateurs.
(...) Quelles sont les causes de ces perpétuelles augmentations ? Même réglementé, le prix du gaz hors taxes est, en France, l’un des plus élevé de l’Union européenne [1] Paradoxe : il devient l’un des gaz les moins chers si l’on n’y applique pas les taxes. Celles-ci sont relativement basses, 16,2 % en moyenne, contre 26,4 % en Allemagne ou 50,4 % au Danemark. Ce n’est donc pas à cause des taxes que les prix s’élèvent. (...)
GDF Suez achète davantage de gaz moins cher, mais le prix payé par le consommateur est calculé sur la base des approvisionnements de gaz qu’elle achète au prix fort. Une situation qui « ne bénéficie pas toujours au consommateur final », remarque laconiquement la CRE. On l’aura compris, le prix du gaz payé par les usagers est surévalué.
Le calcul de la formule tarifaire est suffisamment complexe pour interdire toute transparence. (...)
GDF Suez achète davantage de gaz moins cher, mais le prix payé par le consommateur est calculé sur la base des approvisionnements de gaz qu’elle achète au prix fort. Une situation qui « ne bénéficie pas toujours au consommateur final », remarque laconiquement la CRE. On l’aura compris, le prix du gaz payé par les usagers est surévalué.
Le calcul de la formule tarifaire est suffisamment complexe pour interdire toute transparence. (...)
Toute la question est de savoir ce qu’est une « marge raisonnable ». Surtout en période difficile. Et d’autant que GDF Suez n’est pas vraiment une entreprise dans le besoin. (...)
La proposition n° 42 du programme présidentiel de François Hollande prévoit l’adoption d’une « nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz afin de garantir l’accès de tous à ces biens essentiels et d’inciter à une consommation responsable. Elle permettra de faire sortir de la précarité énergétique 8 millions de Français ». Un mois avant l’échéance présidentielle, l’UFC-Que choisir regrettait que le gouvernement Fillon n’ait pas lancé des assises de l’énergie pour réfléchir à la manière de garantir un accès de tous les citoyens aux différentes énergies, au juste prix, dans un contexte sûr et respectueux de l’environnement. La balle est désormais dans le camp du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.