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Télérama
Témoignages : après les mois de combat, le désarroi des ouvriers de l’usine GM&S
Article mis en ligne le 25 octobre 2017
dernière modification le 24 octobre 2017

L’écrivain Arno Bertina est allé à la rencontre de Nadine, Jérôme, Elodie, Denis, Marc et bien d’autres pour donner un visage à ceux qui ont tout fait pour maintenir l’activité de leur usine. Des témoignages forts qui rendent compte de la colère, du désarroi mais aussi des liens de solidarité et d’amitié.

Ce ne sont pas seulement des chiffres, aussi terribles soient-ils. Cent vingt salariés repris, cent cinquante-sept licenciés. Ce sont des personnes, des histoires singulières, des visages qui apparaissent dans les vidéos qui suivent. Ils s’appellent Yann, Vincent, Nadine, Jérôme, Elodie, Denis, Marc… Tous ont travaillé, parfois plus de quarante ans comme Nadine, à l’usine GM&S de La Souterraine, un sous-traitant automobile creusois dont les carnets de commandes n’ont cessé de diminuer au fil des années, Renault et Peugeot – ses principaux clients – ayant délocalisé une partie de la production. En septembre, l’usine a été reprise par le groupe stéphanois GMD, numéro un de l’emboutissage en France, après des mois de combat des salariés pour maintenir l’activité.

Les sept témoignages qui suivent disent le désarroi de tous, y compris de ceux qui restent. « Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans un atelier vide, explique ainsi Denis. Sept ouvriers pour trente établis, ça fait peur. » Ils disent aussi la solidarité, l’amitié née des mois de lutte, le sentiment de gâchis, la colère devant des années de choix stratégiques douteux. Et le vertige devant la page qui se tourne.

Avec Laurence Pache, agrégée de philosophie (et secrétaire nationale du Parti de Gauche) qui suit ce combat depuis l’origine, et Jeff Rigaud, documentariste, l’écrivain Arno Bertina s’est investi dans la réalisation de ces vidéos. Son travail fait écho au roman qu’il publie en cette rentrée, aux éditions Verticales, Des châteaux qui brûlent, récit de l’insurrection d’une poignée de salariés, employés d’une filiale d’un géant de l’agroalimentaire, au bord du dépôt de bilan. Un texte dont l’enjeu est également de sortir des visages de l’anonymat, de faire entendre des voix, de les incarner. Et une fois encore de donner à voir la dimension critique de la littérature et la place essentielle des écrivains et des artistes dans la cité. (...)