
En septembre 2011, un collectif d’ONG (1) s’est rendu en mission de terrain dans le Delta du Niger. Dans leur rapport « La réalité derrière la sécurité énergétique de l’Union européenne », elles témoignent des dégâts sociaux et environnementaux causés par les compagnies pétrolières Total, Shell et Eni au Nigeria. Suite à d’importantes fuites de pétrole du géant pétrolier anglo-néerlandais Shell en 2004, 2008 et 2009, la communauté Goi a été contrainte d’abandonner ses terres agricoles. De même, bien qu’informée depuis 2005 des effets néfastes du torchage du gaz sur la santé et l’environnement, la multinationale italienne Eni maintient cette pratique. Selon les Amis de la Terre, en mai 2011, le PDG d’Eni avait pourtant garanti aux actionnaires l’abandon du torchage en juin 2011.
(...) Implantée au Nigeria depuis 1962, la multinationale française Total y extrait 10 % de sa production globale de pétrole. Or, si elle se targue sur son site Internet d’avoir établi des « relations cordiales » avec les communautés locales, l’enquête réalisée sur place révèle une tout autre réalité. Les témoignages attestent d’expulsions forcées survenues en 2006, privant les populations de leurs moyens de subsistance sans compensation aucune. En novembre 2010, une manifestation pacifique, contre le non respect d’un protocole d’entente signée entre Total et les populations locales, s’illustra par la mort de deux personnes et plusieurs blessés. (...)
plus globalement, c’est l’ensemble de la stratégie de « sécurité énergétique » qui doit être repensée. Premier importateur d’énergie dans le monde, l’UE importe plus de 52 % de son énergie totale et sa dépendance au pétrole représente 83,5 %. Le pétrole en provenance du Nigeria représente 20 % du pétrole commercialisé sur le territoire européen.