
La proposition de faire travailler les allocataires du RSA est loin de faire l’unanimité. Même ceux qui la jugent séduisante en anticipent les effets pervers
Quatre mois après la proposition controversée de faire travailler gratuitement les allocataires du RSA (revenu de solidarité active), un rapport remis ce mercredi à Nicolas Sarkozy suggère une journée de travail hebdomadaire payée, une idée qui irrite toujours la gauche et suscite la méfiance des associations. (...)
L’ancien ministre des Solidarités Marc-Philippe Daubresse propose d’expérimenter d’abord 10.000 contrats aidés, payés au smic horaire, que les allocataires seraient contraints d’accepter, sous peine de sanctions. L’objectif serait d’en signer à terme 150.000, pour un coût de 420 millions d’euros pour l’Etat, tandis que le bénéficiaire verrait ses revenus croître de 130 euros par mois. (...)
Actuellement, les contrats aidés proposés aux allocataires du RSA sont de 20 heures et ces derniers sont déjà obligés de les accepter, sous peine de voir leur prestation réduite, voire supprimée, comme le rappelle Martin Hirsch. Mais, de fait, assez peu de contrats de 20 heures leur sont proposés et les sanctions sont peu ou pas appliquées, expliquent à la fois Mathieu Angotti et Marc-Philippe Daubresse. (...)
Davantage de contrats aidés permettrait aussi de réduire mécaniquement le nombre de demandeurs d’emploi sans activité. (...)
– "De deux choses l’une, écrit Martin Hirsch sur son blog : soit ces contrats courts viennent se substituer à des contrats plus longs, dans une enveloppe budgétaire fermée et l’on aura reculé"."Soit ces formules viennent compléter l’offre d’insertion et l’on aidera certaines personnes à retrouver leur place dans le monde du travail", poursuit-il, en appelant à "être vigilant".
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– Pour Matthieu Angotti, directeur général de la Fédération des associations d’insertion (Fnars), "il y a du positif car on revient dans le cadre du droit du travail", contrairement à la proposition de faire travailler gratuitement. En revanche, "on est toujours dans une logique de sanctions et d’obligation" (...)
– L’Uniopss (associations sociales) n’est pas non plus contre un assouplissement de la durée des contrats aidés, mais se dit toujours opposée à l’idée de sanctions
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– Du côté de la CGT, les réactions sont beaucoup plus tranchées, Bernard Thibault estimant que "s’il doit y avoir de l’activité, du travail (...), cela doit être rémunéré comme du travail et non pas servir à se réfugier derrière un paravent de solidarité". (...)
– Pour le député PS Christophe Siruge, la proposition "porte en elle le défaussement du chômage sur les chômeurs" (...)
L’ancien ministre des Solidarités actives Marc-Philippe Daubresse suggère de créer des contrats aidés rémunérés de sept heures par semaine, qui seraient proposés à une partie des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA), sous peine de sanctions.
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