Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Trump réaffirme l’alliance avec Ryad même si le prince était derrière le meurtre de Khashoggi
Article mis en ligne le 21 novembre 2018

Le prince héritier saoudien était peut-être bien au courant du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, mais cela ne remettra pas en cause la relation "inébranlable" entre Washington et Ryad : pressé de hausser le ton, Donald Trump a préféré mardi préserver une alliance qu’il juge stratégique.

Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, dans lequel écrivait le journaliste saoudien critique du royaume, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane, dit "MBS", le puissant prince héritier d’Arabie saoudite.

Donald Trump a pourtant assuré mardi que l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait "rien trouvé d’absolument certain".

Il n’a donc pas tranché la question cruciale des commanditaires. "Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique —peut-être, peut-être pas !", a-t-il dit dans un communiqué.

"Nous ne connaîtrons peut-être jamais tous les faits entourant le meurtre de Jamal Khashoggi", un "crime épouvantable que notre pays ne pardonne pas", a-t-il ajouté.

Ce meurtre a terni l’image du royaume saoudien et de Mohammed ben Salmane, dont la plupart des observateurs estiment qu’il ne pouvait pas ignorer l’opération.

Donald Trump a souligné les dénégations de l’intéressé et de son père, le roi Salmane, rappelant que le journaliste était accusé par Ryad d’être un "ennemi de l’Etat" et "un membre des Frères musulmans".

"Dans tous les cas, notre relation concerne le royaume d’Arabie saoudite", a-t-il poursuivi comme pour relativiser les questions de personnes. Et "les Etats-Unis entendent rester un partenaire inébranlable de l’Arabie saoudite".

Le président américain a énuméré les raisons qui rendent cette alliance stratégique (...)

Les propos de Donald Trump ont choqué, jusque dans les rangs républicains. Bob Corker, président de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat, a qualifié la Maison Blanche d’"agence de relations publiques" pour le prince héritier saoudien. "C’est l’Arabie saoudite d’abord, pas l’Amérique d’abord", a raillé son collègue Rand Paul.

Washington a imposé la semaine dernière des sanctions financières contre 17 des exécutants, au moment où la justice saoudienne annonçait une série d’inculpations et demandait la peine de mort contre cinq suspects.

Mais de nombreux parlementaires, y compris républicains, demandent à l’administration d’aller plus loin et pourraient engager eux-mêmes des procédures pour prendre des sanctions plus sévères, ou stopper les ventes d’armes à Ryad. (...)