Jugé en appel le 17 octobre au tribunal de Grombalia, le rappeur Ahmed Ben Ahmed, de son nom de scène Klay BBJ, a été acquitté et libéré.

Il avait été condamné par contumace à dix mois de prison ferme après la plainte de deux agents de police qui s’estimaient insultés par les textes chantés lors d’un festival à Hammamet le 22 août

Jugé en appel le 17 octobre au tribunal de Grombalia, le rappeur Ahmed Ben Ahmed, de son nom de scène Klay BBJ, a été acquitté et libéré.

Il avait été condamné par contumace à dix mois de prison ferme après la plainte de deux agents de police qui s’estimaient insultés par les textes chantés lors d’un festival à Hammamet le 22 août (...)

Au-delà de la décision du tribunal, on est frappé d’abord par le gaspillage du temps et de l’énergie, que militants, avocats, artistes et même institutions doivent investir dans des causes qui devraient être acquises après le 14 janvier (sans parler de l’attention médiatique qu’elles accaparent). Alors que, par ailleurs, perdurent les souffrances sociales, les dysfonctionnements de l’Etat, les structures économiques, les vices fondamentaux des institutions, les fractures territoriales qui sont à l’origine de la crise et du soulèvement populaire de 2010.

Les dernières semaines ont, en effet, été marquées par une série d’affaires judiciaires où la liberté d’expression est en cause (l’auteur d’un jet d’œuf contre le ministre de la Culture, le caméraman qui a filmé la scène, le journaliste Zied el Hani qui a dénoncé le mensonge du procureur de Tunis dans le dossier de ce dernier, etc.) S’agit-il des crispations d’un appareil répressif policier et judiciaire hérité de l’ancien régime ou d’une tentative de museler les voix dissonantes de la part du pouvoir en place ? (...)