Le doyen d’une faculté près de Tunis, accusé d’agression sur deux étudiantes en niqab qui avaient envahi son bureau en 2012, a été acquitté jeudi. Les jeunes femmes, poursuivies pour le saccage ont quant à elles été condamnées à la prison avec sursis.

L’affaire était devenue un symbole de l’affrontement post-révolution des laïcs et des islamistes en Tunisie. En mars 2012, deux étudiantes portant le voile intégral mettent à sac le bureau du doyen de la faculté des lettres de la Manouba, près de Tunis, après que l’une d’elles a été exclue de l’université pour avoir porté le niqab en cours. Cette dernière accuse ensuite le doyen de l’avoir alors giflée. Un an plus tard, la justice tunisienne a acquitté jeudi Habib Kazdaghli tandis que les deux étudiantes ont été condamnées pour leur saccage à deux mois de prison avec sursis.

"Je suis soulagé que cette histoire prenne fin, c’est un soulagement pour la Tunisie car les tentatives de porter atteinte à la modernité de l’université ont échoué", a réagi Habib Kazdaghli. "Je suis fier de la justice qui a tout fait pour établir la vérité. Ceux qui ont voulu faire pression sur la justice ont échoué", a-t-il ajouté. Le doyen risquait jusqu’à cinq ans de prison pour "acte de violence commis par un fonctionnaire". (...)

l’opposition laïque accuse les islamistes d’orchestrer une islamisation rampante de la société et de vouloir s’en prendre aux acquis des femmes tunisiennes, sans pareil dans le monde arabe. Jeudi, des dizaines de partisans d’Habib Kazdaghli se sont réunis à la faculté pour célébrer sa victoire en justice. "Nous avons gagné une bataille mais la guerre continue !"
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