
L’ancien dirigeant de l’ETA Josu Urrutikoetxea a été relaxé par le tribunal de Paris, qui a estimé qu’il n’y avait pas « d’élément » permettant de prouver son rôle actif entre 2011 et 2013, période pendant laquelle il a participé à des négociations de paix.
Selon l’Agence France-Presse, le tribunal a cette fois considéré que l’enquête judiciaire n’avait pas permis d’établir qu’il avait été, entre 2011 et 2013, « en contact avec des membres de l’ETA ». De même, s’il résidait en France sous une fausse identité, il n’avait pas été retrouvé en sa possession de faux papiers, ni de traces de financements suspects ou d’une aide de membres de l’ETA, a indiqué le tribunal. (...)
En juin, le parquet avait requis une condamnation à cinq années de prison, en soulignant la participation de Josu Urrutikoetxea à des réunions secrètes entre 2011 et 2013. La défense du septuagénaire avait expliqué que ces rendez-vous correspondaient à la mise en œuvre de négociations de paix, engagées en Norvège avec le soutien des autorités, ce qu’avaient confirmé plusieurs experts en résolution de conflits (...)
« Cette relaxe vient simplement reconnaître nos rôles de négociateurs », a réagi auprès de Mediapart Josu Urrutikoetxea, en saluant la « mobilisation internationale » avant son procès. « La présidente du tribunal, en motivant sa décision par le fait que négocier ne constitue pas un délit, reconnaît la nécessité de la négociation pour sortir d’un conflit », a-t-il ajouté.
Josu Urrutikoetxea, arrêté en mai 2019, après plus de seize ans de cavale, alors qu’il se rendait à un rendez-vous médical dans un hôpital de Savoie, doit également être rejugé, les 13 et 14 septembre, dans un second dossier portant sur son appartenance à l’ETA, cette fois-ci entre 2002 et 2005.
Pour cette période aussi, il est documenté que Josu Urrutikoetxea s’activait pour la négociation d’un accord de paix entre l’ETA et le gouvernement espagnol. À l’époque, il bénéficiait notamment d’un sauf-conduit remis par les négociateurs espagnols, avec les numéros de téléphone de Víctor García Hidalgo, alors chef de la police nationale espagnole, et du préfet Christian Lambert, intime de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, à appeler en urgence en cas d’interpellation.
Dans ce dossier, Josu Urrutikoetxea avait été jugé et condamné en son absence en 2010 à cinq ans de prison en première instance, puis sept ans en appel. (...)