
(...) Dénonçant lors d’un point presse une « décision purement technocratique qui fait fi complètement de la réalité de ce que vivent les gens », Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre et l’un des porte-parole du collectif de 34 associations, a fait part de ses « énormes inquiétudes » quant à la politique du logement qui sera présentée mercredi prochain en conseil des ministres.
« Il y a une distorsion entre les objectifs affichés, faire baisser les prix des loyers, et les actes posés parallèlement à ces grandes orientations », a-t-il dit, pointant des mesures budgétaires « à la petite semaine ».
Il a aussi fait part d’« un sentiment d’improvisation », alors qu’Emmanuel Macron a appelé mardi « tous les propriétaires à baisser les loyers de cinq euros », pour compenser la baisse des APL décidée pour fin 2017 par le gouvernement afin de boucler le budget de l’Etat.
Dans un entretien publié mercredi dans Le Figaro, le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard a indiqué qu’une poursuite de la baisse des APL - au-delà de la baisse de cinq euros - ne serait envisagée « que si nous parvenons à faire parallèlement baisser les loyers dans le parc social », un discours « pas clair » selon le collectif, qui demande « une réorientation politique à la hauteur des enjeux ». (...)
La fondation Abbé Pierre estime que 12 millions de personnes sont « en situation de fragilité par rapport au logement », en plus des quatre millions de mal-logés.
Les aides personnelles au logement bénéficient au total à 6,5 millions de ménages français, dont beaucoup d’étudiants (environ 800.000), et coûtent 18 milliards d’euros par an au budget de l’État.