
Au moment où ces lignes sont écrites, des terroristes viennent de provoquer un carnage à Paris. La sidération et l’effroi devant cette monstruosité doivent être suivis de la conscience que la barbarie est toujours possible malgré les leçons de l’histoire. Si nous ne voulons pas que ceux qui sèment la mort aient raison, il faut poursuivre le combat pour la démocratie, pour le respect et l’intégrité de tous les êtres humains.
La fermeture aux autres signerait leur victoire. Sans aucun doute, la société et nous aussi dans cette revue serons amenés à revenir longuement sur les causes et les conséquences de ces événements qui auront marqué l’année 2015 d’un bout à l’autre.
Sur un plan strictement politique, l’année a été aussi traversée par un fait majeur en Grèce, même si sa conclusion (provisoire ?) a piétiné tous les espoirs que les Grecs avaient pu nourrir et beaucoup de peuples avec eux. Un gouvernement arrive au pouvoir légalement sur la base d’un programme résolument de gauche, visant à mettre fin à une austérité organisée par ceux qui avaient plongé le pays, l’Europe tout entière et le monde dans une crise terrible. Six mois après, il capitule sans conditions devant la classe dominante européenne qui s’acharnait à le réduire à merci.
Secoués par le coup d’État financier perpétré contre la Grèce et par le revirement brutal de Syriza, qui a accepté au final une austérité pire que celle dénoncée auparavant, nous avons choisi d’ouvrir un chantier de réflexions autour des questions stratégiques qui se posent aux mouvements sociaux et politiques qui n’entendent pas renoncer pour autant à contester et à remettre en cause le pouvoir de la finance, du capital et des institutions les représentant. En sachant désormais (mais pourquoi diable l’avions-nous oublié ?) que la violence de la classe adverse n’a pas de limites. (...)