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Reporterre
Une bonne idée pour relancer l’auto-stop
Article mis en ligne le 25 mai 2016
dernière modification le 20 mai 2016

Le système Rezo-Pouce est né en 2010 dans le sud-ouest de la France pour pallier le défaut de transport en commun d’une dizaine de collectivités locales. Depuis, le réseau gagne du terrain et entend concurrencer le covoiturage. Reporterre a testé ce moyen de transport alternatif dans les Yvelines.

Depuis l’essor de la célèbre plateforme Blablacar, le stop est de moins en moins utilisé comme moyen de transport. L’insécurité fait reculer plus d’un et surtout plus d’une devant ce moyen de transport pourtant économique et écologique. C’est pourquoi Rezo-Pouce a mis en place un système de stop organisé. Le concept ? L’auto-stoppeur, pancarte en main, se place sous un panneau Rezo-Pouce et attend qu’un conducteur veuille bien l’emmener à destination. Pour plus de sécurité, tous deux ont été préalablement inscrits dans la base de données de Rezo-Pouce. N’espérez cependant pas rejoindre la Bavière avec ce système, qui est conçu pour des petits trajets à l’échelle de la commune.

Avant de pouvoir lever son pouce, l’inscription est nécessaire et, surtout, gratuite. En ligne ou directement à la mairie, il suffit d’apporter sa carte d’identité et son permis de conduire (dans le cas des conducteurs) et le tour est joué. (...)

Souvent utilisé par les adolescents, le stop souffre d’une mauvaise réputation, il est souvent jugé trop risqué par les parents. Rezo-Pouce entend les rassurer. Un numéro de téléphone a été mis en place afin d’y envoyer le numéro de la plaque d’immatriculation du conducteur, qui est également répertorié sur le réseau. Voilà qui devrait pousser les habitants à faire confiance à ce moyen de transport. Les administrateurs de Rezo-Pouce avouent qu’ils n’ont « pas reçu beaucoup de numéros depuis le début. C’est surtout un argument pour rassurer. Mais quand on fait régulièrement du stop, on apprend à faire confiance et, surtout, à se faire confiance. Quand on ne veut pas monter dans une voiture, on n’y est pas obligé. »

Monter dans la voiture d’un ou d’une inconnue, discuter quelques minutes, est pourtant aussi une façon de créer du lien social. Et même si la première raison de Rezo-Pouce est de combler le manque de transports dans les villes de campagne, cette démarche est aussi écologique. (...)

Rezo-Pouce n’en est pas à son coup d’essai. Tout a commencé en 2010 avec le maire de Moissac, Alain Jean, qui souhaitait trouver une solution pour les transports de sa commune. Neuf collectivités du Tarn-et-Garonne et de Haute-Garonne ont pris part au projet, qui s’est transformé par la suite en une association nommée Covoiturons sur le pouce, puis Rezo-Pouce, gérée exclusivement par les collectivités locales. Le réseau s’est ensuite développé dans toute la France et compte aujourd’hui 2.000 adhérents. (...)