
La prison ne servirait à rien en matière de prévention de la violence, que ce soit au travers de l’effet de dissuasion qui lui est prêté ou de la fonction de réinsertion qui lui est assignée. C’est la conclusion d’une étude publiée lundi 13 mai dans la revue scientifique américaine Nature.
Au moment où se développe aux Etats-Unis le débat sur le rapport coût-bénéfice de la politique du tout-carcéral, cette étude s’intéresse à la frange des personnes condamnées qui se situaient à la limite entre peines de prison et peines de probation. « L’objectif principal de cette étude était de comprendre si et comment le fait de condamner quelqu’un à l’emprisonnement change la probabilité que cette personne commette une future infraction violente », écrivent les chercheurs.
Les violences dont on parle ici sont des infractions sur les armes, agressions sexuelles, vols aggravés, coups et blessures, etc. Les auteurs de crimes de sang ou de violences perpétrées en situation de récidives multiples, pour lesquels la prison s’impose le plus souvent, ont été écartés de l’étude.
Ancrage dans des réseaux criminels
Le résultat de l’étude est sans appel : « Emprisonner moins de personnes (…) aurait un impact relativement faible sur le niveau de violence dans la société, tandis que les politiques alternatives et actions de prévention de la violence auraient un effet plus important pour des coûts économiques et sociaux inférieurs. » (...)