
Moins de deux mois après la publication d’un rapport accablant sur l’état des prisons françaises, l’eurodéputée Marie Toussaint s’est rendue au Centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, l’un des établissements les plus surpeuplés de l’Hexagone, pour rencontrer personnels et détenu·es. Cellules saturées, équipes épuisées : sa visite révèle un système pénitentiaire à bout de souffle, malgré la construction récente de nouveaux bâtiments.
Il est 11h ce 12 juillet à Gradignan et les familles quittent le parloir du centre pénitentiaire où s’entassent près de 1200 détenu.es. L’eurodéputée Marie Toussaint attend à l’entrée avec son assistant parlementaire. Ils sont accompagnés de deux journalistes triées sur le volet, l’une d’un média national, l’autre de Rue89 Bordeaux. La journée annonce un thermomètre avoisinant les 30°C. (...)
Ces conditions n’impactent pas seulement les prévenu.es et les condamné.es incarcéré.es. Surveillant.es pénitentiaires, directeurs et directrices d’établissements carcéraux subissent aussi de plein fouet la crise que traversent actuellement les prisons françaises. Tout comme le personnel du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) et autres intervenants extérieurs côtoyant quotidiennement les 79 300 personnes détenues au 1er janvier 2025. (...)
le directeur annonce d’entrée de jeu la couleur pour évoquer « une situation de ressources humaines extrêmement contrainte » :
« 501 postes, c’est ce que dit l’organigramme. Parce que sur mes 381 postes de surveillant et surveillante, j’en ai 42 vacants. Sans compter la situation très inédite d’absentéisme qui en concerne 43 autres. » (...)