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Rue 89
Vive l’assistanat !
Article mis en ligne le 16 mai 2011

Comment osent-ils ? Comment oser qualifier l’assistanat de « cancer » ? Outre qu’elle est injurieuse pour les personnes visées, l’expression traduit un décrochage avec le réel, inquiétant voire pathologique, pour celui qui l’emploie. Sans compter qu’elle est assez indigne vis-à-vis des personnes atteintes d’un « vrai » cancer.

D’abord qu’est-ce que ce mot d’assistance veut dire ? Tout simplement la mise en œuvre, directe ou indirecte, de quelques principes inscrits dans le préambule de la constitution et qui sont en quelque sorte le socle de notre vivre ensemble :

« Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. » (art. 5)

« La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. » (art. 10)

« [La Nation] garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. » (art.11)

Ainsi, d’un strict point de vue juridique, les allocations familiales, les allocations logement, les allocations chômage et le RSA correspondent aux obligations que se sont donnés les citoyens français en adoptant leur constitution. Rappelons que ce préambule, issu de la constitution de 1946, est repris explicitement dans la constitution de 1958 qui nous régit.

Parmi les philosophes ou les économistes nombreux sont ceux qui, en France ou ailleurs, préconisent depuis longtemps l’instauration d’un revenu d’existence, pour le coup absolument détaché de l’exercice d’une quelconque activité.

Un tel revenu serait tout simplement attribué « inconditionnellement de la naissance à la mort, égal pour tous et cumulable sans restrictions avec n’importe quel revenu d’activité » selon l’heureuse formule du professeur Yoland Bresson, auteur notamment de « Le Revenu d’existence ou la métamorphose de l’être social » (éditions L’Esprit Frappeur).

S’agirait-il d’assistance ? Oui, trois fois oui, au sens le plus noble de ce mot : il s’agit d’assister tous nos concitoyens parce qu’ils sont nos concitoyens et que vivre ensemble signifie rien moins que se porter assistance mutuelle. (...)
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