
Durant plusieurs semaines, Acrimed va tracer le portait du patron le plus aimé des médias : Xavier Niel. Premier épisode : la construction d’un empire.
Lorsque des dirigeants d’entreprise ou des financiers investissent dans les médias, on peut légitimement douter qu’ils soient animés par un élan philanthropique. Ils attendent un retour – un gain –, que celui-ci s’évalue en argent, en pouvoir, ou relève d’une stratégie de communication (ce qui revient généralement au même). Quand Xavier Niel, le patron de Free, un homme d’affaires à la notoriété et à la fortune grandissantes – le magazine Forbes estime cette dernière à 4,5 milliards de dollars –, actionnaire de quelque 800 entreprises, rachète avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse Le Monde ou investit (entre autres) dans Mediapart, Bakchich et Atlantico, qu’est-ce que cela révèle de la situation des médias ? Le pouvoir de séduction du « capitalisme cool » que voudrait incarner Xavier Niel s’exerce sur et par les médias, ceux-ci servant bien souvent de caisse de résonance à la communication des entreprises et à la promotion de leurs « valeurs ». Question naïve : faut-il s’en méfier et si oui, pourquoi ? (...)
Coqueluche de nombreux médias et d’adeptes de nouvelles technologies, Xavier Niel a le vent en poupe. Surtout financièrement. (...)
Free cultive une image d’entreprise iconoclaste, différente, déconnectée du monde du pouvoir et de l’argent. Or, le directeur financier d’Iliad – la maison-mère de Free, donc –, Olivier Rosenfeld, est un ancien des banques d’investissement Merrill Lynch et Goldman Sachs (...)