
Cet étudiant en droit de 22 ans a été blessé en marge d’échauffourées survenues la nuit du 13 au 14 juillet à Sartrouville, alors qu’il rentrait chez lui.
C’est une bavure sur fond d’échauffourées entre jeunes et policiers, qu’Adam Chikhi garde en travers de la gorge. Ce jeune homme de 22 ans a été blessé, durant la nuit du 13 au 14 juillet à Sartrouville, par un tir de lanceur de balle de défense (LBD). Après réflexion, deux jours après les faits, il a déposé plainte contre le fonctionnaire qui a tiré sur lui. « Je suis surtout traumatisé psychologiquement, souligne le jeune homme. J’ai pris des rendez-vous avec un médecin et un psychologue pour tenter de surmonter cette expérience. Pour le reste, j’attends avec tranquillité de voir la suite de la procédure ». (...)
« J’ai entendu un : "Police, arrêtez-vous". Je me suis retourné et c’est là que j’ai pris une balle dans le cou »
Ce soir-là ce jeune étudiant, licencié en droit, sort de chez lui pour aller jouer au football avec ses amis sur le terrain des Tilleuls. Une fois la partie terminée, les jeunes gens s’assoient sur un banc et fument une chicha. Vers 1 heure du matin, rue Saint-Exupéry, les forces de l’ordre essuient des tirs de mortier, une poubelle est incendiée. Les fonctionnaires de riposter avec des grenades. « On a entendu des tirs qui venaient du centre commercial, raconte-t-il. J’ai checké (NDLR : salué) mes potes et j’ai pris la direction de mon appartement ».
Ses copains le rejoignent en courant et lui conseillent d’en faire autant car la police arrive en tirant. Adam pique un sprint jusqu’à l’allée Camille-Pissarro. « Là il y avait la police partout, ajoute-t-il. J’ai décidé de faire le tour du bâtiment pour rentrer chez moi. J’ai entendu un : "Police, arrêtez-vous". Je me suis retourné et c’est là que j’ai pris une balle dans le cou. Je voyais un trou noir. Je me suis réveillé. J’avais mal partout et j’ai demandé aux pompiers si j’avais toutes mes dents ».
Selon des sources concordantes, le tir l’a atteint au niveau de la nuque. (...)
Adam souffre d’un traumatisme facial, les os de son nez sont brisés et ses lèvres ont été coupées. Les urgences médico-légales lui ont accordé quatre jours d’incapacité totale de travail. L’avocat du jeune homme Gregory Bensadoun estime que « c’est un usage disproportionné et injustifié de la force qui a entraîné des blessures graves. Et surtout qu’on ne vienne pas nous dire que c’est accidentel. Je rappelle que mon client est un étudiant en droit bien sous tous rapports ».
La direction départementale de la sécurité publique a ouvert une enquête à la demande du parquet de Versailles. Les premières investigations mettent en avant une erreur de tir du fonctionnaire qui aurait visé un autre jeune homme qui avait jeté des projectiles sur ses collègues. « La cellule de déontologie est chargée de mener la suite des investigations et fera toute la lumière sur cette affaire », précise une source proche de la direction de la police des Yvelines.