Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Basta !
Zéro gaspillage : reprenons en main la gestion des déchets !
Article mis en ligne le 20 février 2014

Emballages, publicités, objets à usage unique, appareils électroniques dépassés ou cassés... Nos poubelles débordent ! Reprendre en main la gestion des déchets, aujourd’hui confiée à des multinationales qui en tirent profit, c’est possible ? Zero déchets, c’est possible ?

De la commune à l’Europe, fixer des objectifs politiques plus contraignants est une nécessité. Un point de vue défendu par des responsables du Front de gauche, dont Danielle Simonnet, candidate à la mairie de Paris.

Les écosocialistes que nous sommes n’auraient pas manqué ça : le premier congrès du mouvement Zero waste (« zéro déchets ») France s’est tenu samedi 1er février à Bobigny, dans l’enthousiasme qui caractérise souvent les acteurs de ce secteur.

Le mouvement Zero waste est mondial. Il milite à la fois pour moins de déchets et moins de gaspillage : un bon début, selon nous ! Il vise à fédérer les actions qui fonctionnent, pour mieux démontrer que l’objectif « zéro déchets » est une question de volonté politique (...)

Vous ne savez pas quoi faire de vos déchets ? D’autres savent ! En France, les déchets sont gérés à plus de 90% par le secteur privé, avec de juteux bénéfices. Parmi les multinationales les mieux implantées sur le marché mondial des déchets, plusieurs sont françaises. Les mêmes entreprises détiennent la quasi-totalité des marchés de collecte de déchets, d’exploitation des incinérateurs et des décharges dans notre pays : Veolia, (Veolia propreté), Suez, (SITA et Novergie), TIRU (dont EDF détient 51%). Un marché mondial qui représente des centaines de milliards de chiffre d’affaires.

Les activités liées aux déchets sont le premier poste de dépense publique en matière d’environnement en France (...)

Les décisions seront-elles prises en fonction de critères environnementaux ? Une place sera-t-elle faite aux associations de récup, aux biffins, aux ressourceries ? Non. Ces multinationales ont trouvé là, non pas un tas d’ordures, mais un tas d’or. Et elles ne le partagent avec personne. C’est donc bien une privatisation des bénéfices et une socialisation des pertes, et des gaz à effet de serre pour tout le monde !

Le problème écologique est là : on n’élimine pas les déchets !

Ce qui ne pourra pas aller au recyclage (qui concerne 20% des ordures ménagères) ira en décharge (36%), à l’incinérateur (30%). Ou encore dans une usine de tri mécano-biologique (TMB), la nouveauté industrielle, vendue comme la solution « clé en main » pour les collectivités locales qui doivent faire face à des millions de tonnes de déchets. Après l’incinération d’une tonne de déchets, il reste encore 300 kg de mâchefers à enfouir et 6000 m3 de fumées, sans compter les effluents liquides pour le traitement de celles-ci.

Les déchets sont la troisième grande pollution, après celle de l’eau et de l’air (...)

Nous nous battons pour qu’une autre Europe émerge, débarrassée de son carcan libéral, qui fixera des objectifs politiques contraignants pour la préservation de l’écosystème. A chaque échelon, notamment celui de la démocratie municipale, nous voulons faire émerger une filière publique des déchets répondant à des grands principes :

 Des normes d’éco-conception, pour bannir l’usage unique.
 Une fiscalité taxant l’obsolescence et favorisant les pratiques de sobriété, de réemploi et de recyclage.
 La planification de la réduction du volume des déchets avec des objectifs précis, en généralisant le tri fin à la source, et en faisant du compost, réemploi et recyclage localement.
 Le passage en régie publique de la collecte et du traitement des déchets, en impliquant les salariés dans l’accompagnement des citoyens vers un tri précis, et des pratiques de récup ou de compostage.
 Le soutien financier à la création d’outils citoyens et locaux, pour promouvoir le réemploi et le recyclage : ressourceries, associations de récup (qui pourraient coopérer, y compris avec de grosses entreprises si besoin, pour organiser les collectes en porte-à-porte par exemple), consignes, mise en place de couches lavables en crèche, vente en vrac chez les commerçants,...
 La fin de l’incinération et du tri mécano-biologique. (...)