
Créé en 2015, ZeroNet est un des premiers prototypes fonctionnels de réseau décentralisé et résistant à la censure.
À l’origine, Internet avait été imaginé comme un « réseau de réseau », qui serait capable de faire communiquer tous les ordinateurs (nœuds du réseau) entre eux. Toutefois, si Internet était censé pouvoir être décentralisé, la tendance du réseau est à la centralisation, aussi bien des infrastructures (fournisseurs d’accès, gestion de noms de domaines) que des services. Aujourd’hui, l’information est stockée en majorité sur les serveurs des géants du web comme Facebook et Google, ou hébergée dans d’immenses data-centers.
En raison de ce fonctionnement centralisé, faire tomber un site est extrêmement facile pour les autorités (...)
ZeroNet se veut un des premiers réseaux entièrement décentralisés. Il remplace le traditionnel paradigme client / serveurs par celui du client à client. Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal, ZeroNet utilise les technologies de BitTorrent, le protocole de communication qui permet des transferts de fichiers de pairs à pairs (P2P).
C’est nulle part, parce que c’est partout
En d’autres mots, chaque utilisateur du réseau est à la fois client et serveur : dès qu’il visite un site, il commence à en héberger une petite partie qu’il met à disposition des autres utilisateurs, et ainsi de suite. Il est même possible d’être anonyme sur le réseau en utilisant la fonctionnalité Tor intégrée pour cacher son adresse IP. (...)
Sans serveur central, il est pratiquement impossible de faire fermer un site. Tant qu’il y a au moins une personne qui partage le site, celui-ci continue d’exister. Et à l’échelle de ZeroNet, il peut y avoir des centaines de personnes qui hébergent un site en même temps, rendant de facto impossible sa suppression par les autorités. Le créateur résume en une phrase la décentralisation du réseau : « C’est nulle part, parce que c’est partout ».
Le projet ZeroNet a été lancé en janvier 2015 par un développeur hongrois, inquiet des dangers que la centralisation faisait planer sur le web. (...)