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Après la grève, l’audiovisuel public attaqué de toutes parts
#audiovisuelpublic #greve
Article mis en ligne le 28 mai 2024
dernière modification le 27 mai 2024

L’audiovisuel public souffre-t-il d’un biais idéologique ? C’est ce qu’affirment avec force les défenseurs du projet de fusion, sur la base notamment d’un rapport de l’institut libéral Thomas More relayé par “Le Figaro Magazine”.

Attaqué de toutes parts. Alors que l’examen du projet de loi le concernant a été décalé en juin et que ses troupes ont fait grève contre la fusion programmée de ses différentes entités, l’audiovisuel public est la cible de nombreuses critiques.

Relayé par Le Figaro Magazine, un rapport de l’institut Thomas More estime qu’il « faillit à sa mission de pluralisme en ce qu’il ne diffuse pas équitablement les différents courants d’opinion ». Et le think tank libéral, fondé par Charles Millon (ancien ministre de la Défense, adhérent de Sens commun, le courant politique issu de la Manif pour tous, et soutien d’Éric Zemmour), de dérouler une conclusion sans appel : l’orientation « politique et idéologique » des participants aux émissions serait « marquée ». Si 50 % d’entre eux sont classés comme neutres, 25 % seraient socialistes et progressistes et 4 % libéraux et conservateurs — France Inter étant « la plus marquée avec 32 % de participants répondant à la qualification “socialistes et progressistes” ».

Par ailleurs, l’institut pointe, pêle-mêle, « une très forte domination des thèses décroissantes avec 65,6 % des avis exprimés », « un éloge unanime de la diversité, systématiquement présentée comme une chance pour le pays d’accueil et une condition pour le développement d’une société plus harmonieuse », et qualifie la plateforme Slash de France Télévisions d’« exemple de promotion de la déconstruction auprès des jeunes » (...)

Dans La Tribune dimanche, ce même week-end, Rachida Dati tentait, elle, de convaincre de la pertinence de ladite réforme, la qualifiant de « combat républicain » – pas moins ! (...)

Elle fait ainsi fi des mises en garde de ses prédécesseurs au ministère de la Culture, auditionnés en mars à l’Assemblée nationale, qui n’avaient alors pas eu de mots assez durs pour qualifier l’idée d’un regroupement des entités de l’audiovisuel public. (...) .

Lire aussi :

 (RFI)
Fusion de l’audiovisuel public : la grève se poursuit, l’examen de la réforme repoussé

Le projet de fusion de l’audiovisuel public porté tambour battant par Rachida Dati prend du retard. Son examen à l’Assemblée nationale a été repoussé jeudi 23 mai, alors que tout le secteur est en grève pour s’y opposer. Le député du camp présidentiel (Renaissance) et ancien ministre, Clément Beaune, estime sur Sud Radio qu’« il ne faut pas [...] inclure » France Médias Monde (RFI, France 24 et MCD) « dans cet audiovisuel rassemblé ». (...)

Les députés devaient débattre de cette réforme éclair en première lecture jeudi et vendredi. Mais, le gouvernement a pris la décision de le reporter, arguant d’un encombrement de l’ordre du jour. Le texte pourrait être examiné en juin, alors que le calendrier voulu par la ministre de la Culture était déjà très contraint, avec une fusion de l’audiovisuel public programmée dès le 1er janvier 2026.

Jeudi en tout cas, des réseaux régionaux de France 3 ou France Bleu aux sièges parisiens, tout le secteur a fait grève. Les antennes de Radio France ont été très perturbées et les émissions habituelles remplacées par de la musique. Selon la direction, le taux de grévistes s’élevait à 33% pour l’ensemble des salariés, contre 55% chez les journalistes. Du côté de France Télévisions, il y a eu 12% de grévistes, tous métiers confondus, a indiqué la direction. En conséquence, la chaîne Franceinfo a rediffusé des programmes. Le journal de 20h de France 2 a quant à lui été réalisé « dans des conditions particulières », a indiqué sa présentatrice Anne-Sophie Lapix.

Pour assurer la retransmission du débat dans la soirée sur France 2 entre le Premier ministre Gabriel Attal et le président du Rassemblement National (RN) Jordan Bardella, la direction a eu recours à des prestataires externes, d’après les syndicats. (...)

En plus de la grève, plusieurs rassemblements ont eu lieu en France jeudi, dont le principal à Paris, près du ministère de la Culture. Sous le slogan « Non à la casse de l’audiovisuel public », il a réuni plusieurs centaines de salariés et une délégation a été reçue au ministère.

« Votre grève très forte aujourd’hui fait déjà bouger les lignes, puisque l’agenda parlementaire a miraculeusement été décalé d’un mois », a lancé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, venue « apporter le soutien » de son syndicat.

Les inquiétudes sont particulièrement fortes à Radio France, où l’on craint que la radio soit phagocytée par la télé. (...)

Au sein de ces quatre sociétés publiques, les craintes sont vives pour les moyens et les emplois (...)

Pour accélérer ce projet, la ministre issue du groupe Les Républicains (LR) s’est appuyée sur une proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste) programmant une holding, déjà adoptée en juin 2023 par la chambre haute. (...)

« C’est très mal parti pour faire passer cette réforme », prophétise même un député de la majorité. « La mobilisation sociale sera très forte. C’est difficile, même si cela n’enlève rien à la nécessité de la réforme. »