Le Congrès brésilien a approuvé mercredi une loi permettant de réduire la peine de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État. Le texte, qui pourrait se voir apposer un veto de Lula, pourrait réduire sa condamnation à deux ans et quatre mois.
À l’instar de la chambre basse, le Sénat brésilien a approuvé mercredi 17 décembre un texte destiné à réduire la peine de 27 ans de prison de l’ancien président Jair Bolsonaro. Une mesure qui devrait toutefois se heurter à l’opposition de la Cour suprême et du président Luiz Inacio Lula da Silva. (...)
Il prévoit aussi des allègements de peines pour les personnes condamnées pour leur rôle dans l’insurrection de janvier 2023, quand des partisans de Jair Bolsonaro ont envahi et saccagé le palais présidentiel, le siège de la Cour suprême et le Congrès pour contester la défaite électorale du président sortant d’extrême droite.
Son approbation par la Chambre des députés la semaine dernière avait suscité de nombreuses critiques. Des manifestations contre la mesure, organisées dimanche, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs grandes villes du pays.
L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) a commencé à purger sa peine fin novembre dans les locaux de la Police fédérale à Brasilia. (...)
Le dernier mot reviendra au Parlement
La semaine dernière, la proposition de loi avait été approuvée par les députés à l’issue d’une séance houleuse.
Le rapporteur de la proposition de loi à la chambre haute, Espiridao Amin, allié de Jair Bolsonaro, a changé la formulation du texte pour que la réduction de peine ne concerne que les personnes condamnées "pour des crimes contre l’État de droit". Cela concerne donc l’ancien président et ses proches collaborateurs condamnés pour tentative de coup d’État, ainsi que les émeutiers du 8 janvier 2023.
L’entrée en vigueur d’une éventuelle réduction de peine pour Jair Bolsonaro pourra être retardée si le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva décide de censurer le texte avant sa promulgation.
"Ce texte est voué au veto", a dit aux journalistes le sénateur de gauche Randolfe Rodrigues, le qualifiant de "lamentable".
Mais le Parlement aura le dernier mot et pourrait voter l’annulation du veto présidentiel. (...)