La juge fédérale du Massachusetts, Allison Burroughs, a suspendu, jeudi, la décision de Donald Trump visant à interdire à Harvard de recruter des étudiants étrangers. Le président des États-Unis livre une offensive inédite contre la prestigieuse université, depuis plusieurs semaines.
La bataille judiciaire se poursuit entre la prestigieuse université Harvard et le locataire de la Maison Blanche. La juge fédérale du Massachusetts, État où est basé l’établissement scolaire, a prorogé le sursis de quelques jours qu’elle avait octroyé à Harvard concernant l’accueil des étudiants étrangers.
Allison Burroughs a indiqué lors de cette audience qu’elle allait bien bloquer, pour une période encore non précisée, cette mesure de l’administration Trump qui avait consterné les étudiants et les enseignants outre-Atlantique. La juge compte par ailleurs octroyer "certaines protections aux étudiants internationaux" de l’établissement.
En pleine offensive contre Harvard, qu’il considère comme son ennemi, Donald Trump a déjà supprimé ses contrats avec le gouvernement fédéral, réduit ses subventions de plusieurs milliards de dollars et remis en cause son statut d’établissement exonéré d’impôts.
Quel futur pour les étudiants internationaux ?
Dans ce climat incertain, les étudiants s’inquiètent pour leur avenir. L’enjeu financier est majeur avec des frais annuels globaux estimés entre 80 000 et 100 000 dollars par étudiant. (...)
Un professeur de droit qui a assisté à l’audience mais souhaite rester anonyme énonce que "Harvard est devenu un purgatoire. Que doit désormais faire un étudiant international ?", a-t-il demandé. (...)
Les étudiants et chercheurs étrangers de Harvard sont "nombreux à faire état d’une détresse émotionnelle importante qui affecte leur santé mentale et rend difficile la concentration sur leurs études", déplorait mercredi Maureen Martin, directrice des services d’immigration de l’université.
Les étudiants nationaux se sentent eux aussi touchés par cette situation. Ils remettent en cause la valeur d’Harvard sans ses étudiants étrangers. (...)
Une prochaine fuite des cerveaux ?
Quelles conséquences pour les États-Unis ? "Le problème est que les étudiants qui auraient pu venir aux États-Unis resteront dans leur pays ou iront dans d’autres pays où ils pourront obtenir une formation technique, et ils vont y créer des entreprises et entrer en concurrence directe avec nos entreprises", a déclaré Phoebe Sengers, professeure à l’Université Cornell.
D’un point de vu économique, les États-Unis se tireraient une balle dans le pied. Les étudiants internationaux sont des sources vitales de revenus pour Harvard. Selon le ministère du Commerce, les universités ont un poids économique majeur : les étudiants étrangers ont contribué directement à hauteur de 50 milliards de dollars dans l’économie américaine en 2023.
De nombreux entrepreneurs américains de premier plan sont des immigrants venus en tant qu’étudiants, à commencer par l’ex-allié de Donald Trump, Elon Musk. Près de la moitié des entreprises du classement Fortune 500 ont été fondées par des immigrants ou leurs enfants. (...)
Une prochaine fuite des cerveaux ?
Quelles conséquences pour les États-Unis ? "Le problème est que les étudiants qui auraient pu venir aux États-Unis resteront dans leur pays ou iront dans d’autres pays où ils pourront obtenir une formation technique, et ils vont y créer des entreprises et entrer en concurrence directe avec nos entreprises", a déclaré Phoebe Sengers, professeure à l’Université Cornell.
D’un point de vu économique, les États-Unis se tireraient une balle dans le pied. Les étudiants internationaux sont des sources vitales de revenus pour Harvard. Selon le ministère du Commerce, les universités ont un poids économique majeur : les étudiants étrangers ont contribué directement à hauteur de 50 milliards de dollars dans l’économie américaine en 2023.
De nombreux entrepreneurs américains de premier plan sont des immigrants venus en tant qu’étudiants, à commencer par l’ex-allié de Donald Trump, Elon Musk. Près de la moitié des entreprises du classement Fortune 500 ont été fondées par des immigrants ou leurs enfants. (...)