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Canaries : le chef de la Protection civile de Tenerife accusé de "traite d’êtres humains" envers des migrants
#Espagne #Canaries #migrants #immigration
Article mis en ligne le 27 décembre 2024
dernière modification le 25 décembre 2024

Santiago Carlos Martin, à la tête de la Protection civile de Tenerife aux Canaries, a été arrêté et placé en détention provisoire. Plusieurs témoignages l’accusent d’avoir exploité des migrants dans sa propriété agricole, en échange d’une aide à la régularisation de leur situation. Une personne a également déclaré avoir été victime d’attouchements sexuels.

Le chef de la Protection civile de Tenerife, Santiago Carlos Martin, a été arrêté par la police espagnole pour "traite d’êtres humains" et "agressions sexuelles", a révélé El Pais dimanche 22 décembre. Il a été destitué de ses fonctions cinq jours après son arrestation, qui a eu lieu le 14 novembre dernier, et placé en détention provisoire.

D’après des sources policières, le fonctionnaire – également coordinateur de l’ONG SOS Desaparecidos Canarias - proposait son aide aux exilés pour régulariser leur situation, en échange de travaux domestiques à son domicile. Ainsi, "de nombreux migrants ont quitté leur centre d’accueil" pour s’installer dans une ferme appartenant à Santiago Carlos Martin. Ils y faisaient le ménage, s’occupaient des animaux et effectuaient des travaux agricoles sept heures par jour et sans salaire à la clé, détaille El Pais.

"Relation paternaliste"

L’un des plaignants a raconté à la police avoir bien pris conscience de la supercherie. Mais sa situation irrégulière et la position de Santiago Carlos Martin l’ont dissuadé, à l’époque, de porter plainte. Cette même personne a également indiqué avoir été victime d’attouchements sexuels non consentis de la part du chef de la Protection civile.

Dans leur compte-rendu, les policiers affirment que l’accusé se faisait appeler "papa" par les migrants qu’il exploitait et entretenait une "relation paternaliste" avec ses victimes, qu’ils surnommaient "hijos", "les enfants". En un an, l’accusé a exploité 16 migrants, dont sept avaient moins de 18 ans. (...)

"Agressions physiques et mauvais traitements"

Les Canaries connaissent depuis quelques années une recrudescence des arrivées de migrants depuis les côtes ouest-africaines. Cette année, plus de 41 000 personnes ont atteint l’archipel après une dangereuse traversée de l’Atlantique. Parmi elles figurent de nombreux mineurs non accompagnés, très vulnérables à l’exploitation ou aux agressions. (...)