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Greenpeace
Centrale nucléaire de Gösgen : une faille de sécurité connue depuis 30 ans
#centralesNucleaires #Gogen
Article mis en ligne le 18 novembre 2025
dernière modification le 13 novembre 2025

Comme le révèlent de nouvelles informations publiées par l’IFSN, la faille découverte dans le circuit de refroidissement et qui provoque l’arrêt prolongé de la centrale nucléaire de Gösgen existe depuis la mise en service de la centrale, soit en 1979. Cette situation est préoccupante et remet une fois de plus en question la sécurité nucléaire en Suisse.

Vendredi 12 septembre dernier, une communication de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) révélait que la faille de sécurité pour laquelle la centrale nucléaire de Gösgen dans le canton de Soleure reste à l’arrêt jusqu’en février 2026, est présente depuis la mise en service de la centrale, soit depuis 46 ans. Elle avait déjà été identifiée dans les années 1990.. Toutefois, aucune mesure adéquate n’a été mise en place pour la résorber. A l’époque déjà, les réacteurs du même type (Siemens Vor-Konvoi) en Allemagne étaient connus pour être mieux conçus que ceux de Gösgen à cet égard.

Grâce à de nouvelles analyses, il apparaît désormais que cette faille de sécurité connue depuis 1998 est loin d’être bénigne. L’IFSN confirme que le problème pourrait conduire à un “accident de dimensionnement”, conduisant à un rejet de radioactivité. La loi est claire : l’exploitation d’une centrale où un tel risque est identifié est strictement prohibée. (...)

Le déroulé des évènements lié à l’arrêt prolongé de centrale nucléaire de Gösgen soulève aussi de lourdes interrogations sur la responsabilité de l’exploitant, l’entreprise Kernkraftwerk Gösgen-Däniken AG. Pourquoi la centrale nucléaire de Gösgen n’a-t-elle pas été immédiatement mise à l’arrêt lorsque la faille de sécurité a été “redécouverte” ? L’IFSN indique que la faille lui a été communiquée par l’exploitant en mars déjà.

Or la loi – en l’occurrence l’Ordonnance sur l’énergie nucléaire (OENu) – oblige un exploitant de centrale à arrêter immédiatement l’activité de sa centrale dans un tel cas de figure. L’exploitant a attendu la révision annuelle, planifiée en mai 2025, pour mettre le réacteur à l’arrêt. (...)

Une remise en question fondamentale de la sécurité nucléaire

Cette situation remet en question de manière fondamentale la sécurité nucléaire. Elle démontre que la sécurité n’existe que pour les cas de figures qui sont identifiés. Il est possible que d’autres failles de sécurité problématiques, comme celle découverte à Gösgen, existent depuis des années, voire des décennies, et exposent ainsi la population à un potentiel accident nucléaire.

“Nous sommes soulagés que cette faille ait été découverte avant un éventuel incident grave. Nous nous demandons toutefois combien de problèmes de ce genre dorment dans les installations nucléaires suisses et pourraient conduire à un accident nucléaire”, s’interroge Florian Kasser. (...)