L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a conclu qu’une frappe de drone ayant atteint la centrale de Tchernobyl en Ukraine en février avait "détruit la capacité de confinement" de l’arche protectrice construite autour du site de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire.
La structure de confinement de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl n’est plus en mesure de bloquer les radiations. Cette annonce, faite par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vendredi 5 décembre, n’est pas de nature à rassurer sur l’avenir de la tristement célèbre centrale, site de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire, survenue en 1986. (...)
La vraie bombe à retardement de Tchernobyl vient "des matériaux radioactifs contenus dans le sarcophage, comme les quelque 4 000 kilogrammes de poussières hautement radioactives qui s’y trouvent", assure Shaun Burnie.
Ce qui inquiète les experts interrogés par France 24, c’est que "si quelque chose permet à toutes ces particules très fines de s’échapper du sarcophage, l’arche ne serait plus, actuellement, en mesure de les empêcher de se disperser par le trou dans le toit", résume Attila Aszódi.
Depuis la frappe de drone de février, les experts en sécurité nucléaire espèrent ainsi que le sarcophage construit du temps de l’Union soviétique tiendra le coup. Ce n’est pas un pari anodin.
"Il n’a jamais été conçu pour durer 30 ou 40 ans !", rappelle Shaun Burnie. "Il a été construit dans la précipitation et dans des conditions extrêmement difficiles, et ce n’est pas une structure très stable", ajoute Attila Aszódi. (...)
Heureusement, "la mission de l’AIEA a également conclu que l’intégrité de la structure n’était pas remise en question. Autrement dit, l’arche ne risque pas de s’effondrer et peut être réparée", souligne Attila Aszódi.
Plus facile à dire qu’à faire. (...)
Cette unique frappe de drone va aussi coûter très cher. "La Banque européenne pour la reconstruction et le développement est en train de préparer un plan prévisionnel pour l’an prochain, qui prévoit des réparations qui s’élèveraient à plusieurs centaines de millions d’euros", conclut Attila Aszódi. (...)