
La préfecture de la Gironde dévoile dans les grandes lignes l’aménagement du centre de rétention administrative (CRA) de Mérignac dont la mise en service est prévue au premier semestre 2026
Malgré les oppositions et les recours, la construction du centre de rétention administrative (CRA) de Mérignac avance. Le préfet de la Gironde a confirmé son ouverture en 2026. Les CRA sont des sites où les étrangers en situation irrégulière faisant l’objet d’une mesure d’éloignement sont retenus dans l’attente de sa mise à exécution. Celui de Mérignac va à lui seul quadrupler les capacités de rétention administrative de Nouvelle-Aquitaine. Quant à l’avenir de l’actuel CRA de Bordeaux, situé au sous-sol de l’hôtel de police, qui avait été pointé du doigt par les élus et associations pour ses conditions « indignes », les discussions sont toujours en cours.
1 Envisagé depuis 2019, livré en 2026
Envisagé dès 2019, le centre de rétention administrative de Mérignac devrait être finalement mis en service au premier semestre 2026. (...)
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– (La grappe)
Lancement des hostilités contre le CRA de Mérignac
Les travaux du futur CRA de Mérignac ont débuté sur le site du Bioparc. En solidarité avec les personnes subissant la politique raciste des États, entre et hors des murs de ces centres, en France et partout en Europe, il est urgent de faire vivre la lutte anti-CRA dans la région Bordelaise.
Intervention ciblée de la PAF (Poulet.tes Anti-Frontières) sur site : dans la nuit de vendredi à samedi, des serrures de machines de chantier, de préfabriqués (base vie) et de portails d’accès ont été sabotées. Momentanément désarmés, les industriels de la rétention ont pu déguster leur seum.
Par ces gestes, nous entendons gêner, et rappeler aux entreprises impliquées dans le projet que ce sont des vies humaines qu’il s’agit d’enfermer. Le terme de rétention administrative n’est qu’une formulation pour ne pas assimiler ces centres à des prisons. Depuis qu’ils existent les CRA satisfont les États dans leur obsession à réprimer les étranger.es, en permettant de contrôler les personnes qu’ils souhaitent faire expulser.
Alors que des drames sont instrumentalisés par l’extrême droite dès que le coupable est d’origine étrangère, le fait qu’il suffise de ne pas présenter les bons papiers ou de faire l’objet d’une OQTF pour être placé.e en CRA n’est jamais dénoncé. Réquisition de documents qui n’existent même pas, pénalisation d’un délit datant de plusieurs années et souvent mineur, sans oublier le pacte Dublin, tous les arguments sont bons pour placer les étranger.es en procédure d’éloignement.
Les CRA, exemple probant du tournant fasciste de l’union européenne jouant sur la confusion entre décision administrative et pénale, ont pour principale fonction le contrôle et la déshumanisation de celleux qui sont considéré.es comme indésirables. Condamné.es à l’arbitraire des préfectures, des juges et du personnel, les personnes détenues en CRA se voient dépossédé.es de leurs droits et atteintes dans leur dignité. Témoignages et rapports d’observation n’en finissent plus de démontrer les traitements inhumains, et notamment la violence policière, réservés aux personnes incarcérées, alors que l’accès aux organes de recours est délibérément obstrué et les procédures d’expulsion expéditives.
Nous refusons la normalisation de cette répression raciste et de tout le système qui y mène (...)