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Ces résidus de stations d’épuration qui envahissent plages et océans
#pollution #plastiques #oceans
Article mis en ligne le 1er janvier 2025
dernière modification le 30 décembre 2024

Souvent échappés de stations d’épuration, les biomédias, ces cylindres de plastique de quelques centimètres de diamètre, polluent les mers et cours d’eau du monde entier. L’ONG Surfrider Foundation en a fait l’un de ses combats.

Depuis quinze ans, l’association environnementale mène l’enquête et enregistre les échouages signalés par les citoyens de ces cylindres en plastique de 1 à 5 cm de diamètre, appelés biomédias, ou médias filtrants. Ils sont surtout utilisés dans des stations d’épuration, où ils servent à fixer les bactéries.

« Les biomédias sont utilisés absolument partout dans le monde »

D’autres industries, comme la pisciculture, la production et la transformation du papier et l’extraction d’hydrocarbures, en utilisent. Les biomédias constituent une source de pollution plastique d’autant plus préoccupante qu’un seul accident peut provoquer la fuite de millions de ces pièces en plastique dans les milieux naturels.

« Les biomédias sont utilisés absolument partout dans le monde, explique Philippe Bencivengo, chef de projet déchets aquatiques de la Surfrider Foundation Europe. Des citoyens nous ont alertés de leur présence en Australie, aux États-Unis, ou encore au Brésil. » Partout, ils représentent un danger pour les animaux, qui les avalent. (...)

La première alerte a été donnée en 2009 sur la côte aquitaine, entre le Pays basque et les Landes. « De fil en aiguille, des bénévoles ont fait le lien avec les stations d’épuration », raconte le militant. Depuis, Surfrider recense les rejets de biomédias dans les milieux aquatiques. Une quarantaine de cas de pollution ont ainsi été identifiés dans une douzaine de pays européens, dont le Danemark, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne, la Suède…

En juillet 2024, l’ONG a dévoilé une mise à jour de son rapport sur la pollution aux biomédias (publié initialement en 2018), assorti d’un guide de bonnes pratiques destiné aux professionnels. Permettant de vulgariser cette problématique, ces documents recensent, entre autres, les profils d’acteurs qui les utilisent.

Ils permettent des stations d’épuration moins grandes (...)

Incidents techniques et erreurs humaines (...)

Dans son guide sur les médias filtrants, Surfrider répertorie les incidents survenus ces quinze dernières années. Elle souligne qu’il s’agit « généralement du résultat d’une succession de défaillances, matérielles ou humaines ». L’occasion de rappeler la responsabilité des concepteurs et non uniquement celle des utilisateurs.

Des pièces retrouvées dix ans plus tard (...)

Dans la plupart des cas, les plastiques ne sont pas récupérés par les pollueurs et la pollution se poursuit pendant des années. (...)

Identifier l’émetteur s’avère difficile. Une fois dans l’océan, du fait de leur faible densité, les médias filtrants flottent à la faveur des courants marins. Contrairement aux emballages, qui permettent parfois d’identifier une origine, ces rondelles en plastique sont utilisées par une grande diversité d’acteurs. (...)

Solutions « simples et peu coûteuses »

Afin de pallier le défaut de réglementation sur l’utilisation de ces pièces de plastique, l’ONG plaide aux niveaux européen, national et régional pour la prise en compte de cette pollution plastique. Elle milite notamment en faveur de l’application du principe pollueur-payeur en cas d’accident.

Incidents techniques et erreurs humaines (...)