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Comment Trump 2.0 réduit la recherche soutenue par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) - en graphiques
#USA #Trump #sante #recherche
Article mis en ligne le 13 avril 2025

Les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) ont mis fin à près de 800 projets de recherche à un rythme effréné, réduisant à néant des pans entiers de financement dans des domaines scientifiques entiers, constate une analyse de Nature sur ces coupes sans précédent.

L’administration du président américain Donald Trump a commencé à purger les études financées par les NIH sur des sujets qu’elle juge problématiques il y a moins de 50 jours, élargissant continuellement sa liste pour inclure des recherches sur des sujets allant du COVID-19 à la désinformation. Des centaines des quelque 30 000 scientifiques financés chaque année par les NIH ont été contraints d’interrompre leurs travaux après avoir reçu des avis indiquant que leurs recherches "ne répondaient plus aux priorités de l’agence", et certains ont dû licencier du personnel ou même fermer leurs laboratoires.

Pour comprendre l’étendue et la portée de ces actions, qui ont jusqu’à présent permis de récupérer plus de 2,3 milliards de dollars américains alloués aux chercheurs américains, Nature a fait appel à un effort mené par des scientifiques pour suivre ces coupes (voir "Comment Nature a analysé les suppressions de subventions des NIH" dans les informations complémentaires). Notre analyse révèle les thèmes des projets, les instituts des NIH et les États américains les plus touchés.

Les annulations de projets, bien que les scientifiques les aient bien notés lors de l’examen, "déchirent le tissu de longue date du contrat du gouvernement pour poursuivre la recherche médicale qui vise à améliorer l’espérance de vie et la santé de tous les Américains", déclare Francis Collins, un généticien qui a dirigé le NIH, basé à Bethesda, dans le Maryland, pendant 12 ans sous trois présidents américains, y compris Trump.

Les NIH et leur organisation mère, le ministère américain de la santé et des services sociaux (HHS), basé à Washington DC, n’ont pas répondu aux questions de Nature sur les licenciements ou les préoccupations des scientifiques à ce sujet.

Évaluation des subventions

Le NIH est de loin le plus grand financeur public de la recherche biomédicale au monde, avec un budget annuel de 47 milliards de dollars US pour plus de 60 000 subventions. Selon Shirley Tilghman, biologiste moléculaire et ancienne présidente de l’université de Princeton (New Jersey), cette taille signifie que le financement de l’agence est irremplaçable pour la science. (...)

L’analyse de Nature montre que, si l’on considère uniquement les projets interrompus jusqu’à présent, 17 % sont liés au COVID-19 et 29 % au VIH/sida (voir "Terminated grant tally") - bien que cela représente moins de 4 % de toutes les subventions accordées à chacun de ces sujets que l’agence a financées en 2024. L’une des raisons de ces réductions est que l’administration Trump a déclaré que la pandémie de COVID-19 était terminée et que les Américains avaient tourné la page. Une autre raison potentielle est que le VIH/sida affecte de manière disproportionnée les minorités sexuelles et de genre (LGBT+) ; Trump a signé un décret le premier jour de son entrée en fonction le 20 janvier, ordonnant au gouvernement américain de cesser de reconnaître le fait que le genre d’une personne peut différer de son sexe à la naissance. (...)

Ces actions privent "un pourcentage petit mais réel de la population de réponses à des questions d’une importance cruciale sur leur santé", déclare M. Tilghman. "On ne peut pas éliminer un segment de la population par décret, mais on peut lui nuire considérablement.

Les instituts des NIH qui financent une grande partie de la recherche dans ces domaines désormais décriés - par exemple, l’Institut national américain sur la santé des minorités et les disparités en matière de santé - ont été durement touchés par les réductions (voir "Les instituts américains des NIH les plus perdants"). Cinq des six directeurs des instituts et centres des NIH les plus touchés par ces annulations de subventions ont été mis en congé administratif la semaine dernière, dans le cadre d’une vague de licenciements et de restructurations au sein du ministère de la santé et des services sociaux.

Les domaines scientifiques les plus durement touchés par les coupes budgétaires des NIH sont ceux liés à la santé des personnes transgenres et, plus largement, à la communauté LGBT+, où près de la moitié des subventions ont été supprimées par rapport à ce que les NIH avaient financé en 2024 (voir "Domaines sous le feu des critiques"). (...)

Impacts géographiques

Trump et ses alliés républicains ont déclaré qu’ils voulaient contrôler les universités d’élite gauchistes "réveillées". Les suppressions de subventions nuisent désormais à l’entreprise scientifique dans les instituts de recherche des États "rouges" qui ont voté pour Trump en 2024 et des États "bleus" qui ne l’ont pas fait (voir "Coupures de subventions par État"). L’État de Washington, un État bleu en 2024, a été le plus durement touché par les suppressions de subventions, par rapport à la quantité de financement des NIH qu’il reçoit généralement en un an, suivi de près par la Caroline du Nord, un État rouge en 2024.

Mais l’administration ne se contente pas de réduire les subventions des NIH dans les universités les plus riches : de nombreuses réductions concernent également les petites écoles publiques et les universités historiquement noires, explique Scott Delaney, épidémiologiste à la Harvard T. H. Chan School of Public Health de Boston (Massachusetts), qui co-gère la base de données que Nature a utilisée pour son analyse. Pour créer cette base de données, Delaney et son collaborateur, Noam Ross, directeur exécutif de l’organisation à but non lucratif rOpenSci, basée à Berkeley, en Californie, ont demandé à des scientifiques de fournir des informations sur la fin de leurs subventions et ont puisé dans une liste de projets annulés que le ministère de la santé et des services sociaux publie chaque semaine sur son site web. (...)

Le Massachusetts, la Californie, le Maryland et le Texas, poids lourds de la recherche biomédicale, ont perdu certains des plus gros montants absolus de financement de la recherche, mais comme ils reçoivent beaucoup des NIH, l’impact a été moindre que pour d’autres États. L’État de New York est une exception : il figure parmi les cinq États les plus touchés, selon l’analyse de Nature, parce qu’il abrite l’université Columbia à New York.

L’équipe de M. Trump a ciblé les subventions de recherche accordées à Columbia, annulant 400 millions de dollars à l’université parce que, selon l’administration, elle n’a pas protégé les étudiants juifs contre le harcèlement lors des manifestations sur le campus contre la guerre d’Israël à Gaza. (...)