Onze personnes, soupçonnées d’appartenir à un réseau de passeurs, ont été interpellées à Ceuta et sur la péninsule espagnole, a indiqué la Garde civile. Elles faisaient passer des migrants du Maroc vers l’enclave espagnole puis vers le continent à bord de bateaux de plaisance, en échange de milliers d’euros.
La police espagnole, en collaboration avec les autorités marocaines, ont démantelé un réseau de passeurs opérant entre le Maroc et l’Espagne, a indiqué mardi 28 octobre la Garde civile dans un communiqué. Cinq personnes ont été interpellées dans l’enclave espagnole de Ceuta, quatre autres à Algérisas et deux dans la province de Malaga, deux villes situées au sud de l’Espagne.
Ces 11 personnes, placées en détention à Ceuta vendredi 31 octobre, sont soupçonnées d’avoir organisé le transport de migrants depuis le sol espagnol vers l’enclave puis vers l’Andalousie.
Lors de cette opération, neuf exilés ont par ailleurs été arrêtés alors qu’ils "s’apprêtaient à être transférés sur le continent", précise le communiqué de la Garde civile espagnole. (...)
Le réseau "très structuré", selon les mots de la police, recrutait des migrants au Maroc, puis les transportait à Ceuta à bord de bateaux de pêche en échange de 8 000 euros, affirme l’agence de presse espagnole EFE. Les exilés étaient présentés comme des marins marocains munis de faux papiers.
Arrivés à Ceuta, les exilés étaient cachés dans des maisons en attendant leur transfert vers l’Espagne continentale à bord d’embarcations de plaisance, moyennant un supplément de 6 000 euros. "Une fois sur place, ils étaient pris en charge par d’autres membres de l’organisation et conduits vers différents endroits en Andalousie", ajoute la Garde civile dans son communiqué.
Selon la police, l’organisation se caractérise par un "mépris flagrant" pour la vie des migrants, compte tenu de l’insécurité lors de leurs traversées et de leurs liens avec une personne récemment disparue en mer.
Le mode opératoire des passeurs, utilisant des bateaux de plaisance, permettait au réseau de traverser le détroit de Gibraltar en contournant les dispositifs de contrôle maritime, en se dissimulant dans des petits ports ou des criques facilement accessibles. Selon les premiers éléments de l’enquête, ces bateaux profitaient de trajets touristiques pour camoufler leurs activités.
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Munis le plus souvent de palmes et de combinaisons de plongées, ces migrants atteignent les plages de Ceuta au prix d’une périlleuse traversée. (...)