
De nouvelles frappes nocturnes russes sur l’Ukraine ont fait au moins 25 morts dans les régions de Zaporijjia et de Dnipropetrovsk, ont indiqué les autorités mardi.
Dans la région de Zaporijjia, une série de bombardements contre une colonie pénitentiaire a fait 17 morts et 42 blessés, selon le ministère ukrainien de la Justice.
"Il s’agissait d’une frappe délibérée, intentionnelle, et non accidentelle", a dit le président ukrainien Volodmyr Zelensky sur les réseaux sociaux, estimant que "les Russes ne pouvaient ignorer qu’ils visaient des civils dans cet établissement". Le Kremlin a démenti, par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, viser "des cibles civiles", affirmant que l’armée russe ne menait des frappes que "sur des infrastructures militaires ou liées à l’armée".
Des images publiées par le ministère ukrainien de la Justice montrent des débris et des briques éparpillés au sol autour d’un bâtiment de la colonie pénitentiaire de Bilenkivska, dont les vitres ont été soufflées. Il n’y a pas de risque que des détenus s’évadent, l’enceinte de l’établissement n’étant pas endommagée, a précisé le ministère.
Cette frappe a lieu trois ans jour pour jour après une attaque aérienne contre la prison d’Olenivka dans une partie de la région ukrainienne orientale de Donetsk sous occupation russe, qui avait tué de nombreux prisonniers ukrainiens.
La frappe intervient également un jour après que le président américain Donald Trump a fixé à Moscou un nouvel ultimatum, plus court, pour mettre fin à trois ans d’invasion de l’Ukraine, sous peine de sévères sanctions. (...)
À la suite de l’attaque sur la prison, le médiateur ukrainien chargé des droits humains, Dmytro Loubinets, a dénoncé mardi sur X une "violation flagrante du droit humanitaire international" et une "nouvelle preuve des crimes de guerre commis par la Russie". "Les personnes détenues dans des lieux de détention ne perdent pas leur droit à la vie et à la protection", a-t-il dit.
L’armée de l’air ukrainienne a affirmé que la Russie avait lancé sur l’Ukraine deux missiles et 37 drones ou drones leurres dans la nuit de lundi à mardi, dont 32 ont été abattus. Un nombre plus faible que d’habitude alors que la Russie intensifie ses frappes par drones ces derniers mois, pouvant en lancer plus de 500 par nuit. "Cinq drones et deux missiles ont touché trois sites", a indiqué l’armée de l’air.
D’autres attaques dans la région de Dnipropetrovsk (centre) et Kharkiv (nord-est) ont fait au moins cinq morts, ont annoncé les autorités locales. Un tir de missile sur la ville de Kamyanske a tué deux personnes, en a blessé cinq et a endommagé un hôpital, a déclaré Sergiï Lysak, chef de l’administration militaire régionale de Dnipropetrovsk, sur Telegram.
Une autre personne a été tuée et plusieurs autres blessées lors d’une attaque dans le district de Synelnykivskï de cette même région par "des drones" explosifs et "des bombes guidées".
Lors d’une autre attaque à Velykomykhaïlivska, une "femme de 75 ans a été tuée", a-t-il posté sur Telegram.
Une attaque de roquettes multiples a tué une personne dans la ville de Koupiansk, dans la région de Kharkiv. (...)
En Russie, une personne a été tuée dans la nuit de lundi à mardi dans la région de Rostov par une attaque de drones ukrainiens, a annoncé le gouverneur régional Iouri Sliousar.
Cette attaque a visé les districts de Salsk, Kamensk-Chakhtinsky, Volgodonsk, Bokovsky et Tarasovsky, a déclaré Iouri Sliousar sur Telegram.
À Salsk, "une voiture a été endommagée dans la rue Ostrovsky. Malheureusement, le conducteur qui était dedans est mort", a-t-il écrit. (...)
"L’opération spéciale se poursuit"
Malgré ces frappes des deux côtés, le Kremlin a assuré mardi maintenir son "engagement en faveur d’un processus de paix" en Ukraine après l’ultimatum posé par Donald Trump. "Nous avons pris note de la déclaration du président Trump hier", a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes.
"L’opération spéciale se poursuit. Et nous continuons à maintenir notre engagement en faveur du processus de paix pour résoudre le conflit autour de l’Ukraine et préserver nos intérêts", a-t-il ajouté, utilisant l’euphémisme imposé par les autorités russes pour évoquer leur assaut dans ce pays.