Des dizaines de milliers de partisans de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro se sont rassemblés, dimanche, dans les rues de plusieurs villes du Brésil. Ils ont salué les sanctions américaines contre le juge chargé du procès de Jair Bolsonaro et les droits de douane imposés par Washington.
Sao Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia... Vêtus en vert et jaune, les couleurs du Brésil, des dizaines de milliers de sympathisants de Jair Bolsonaro sont descendus dans les rues de plusieurs villes du Brésil dimanche 3 août, après l’annonce par Washington de surtaxes douanières contre le pays sud-américain et de sanctions contre le juge chargé du procès de l’ex-président d’extrême droite.
Jair Bolsonaro, 70 ans, était le grand absent de ces manifestations. Visé par une enquête pour obstruction présumée de son procès pour tentative de coup d’État, il est contraint depuis la mi-juillet de porter un bracelet électronique, de rester chez lui soir et week-end, et il lui est interdit d’utiliser les réseaux sociaux. (...)
Mercredi, le département américain du Trésor a infligé des sanctions financières au juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, en charge du procès Bolsonaro.
Le même jour, Donald Trump a invoqué une "chasse aux sorcières" visant son allié d’extrême droite pour justifier une surtaxe douanière de 50 % sur certains produits brésiliens exportés vers les États-Unis, une mesure qui doit entrer en vigueur le 6 août. (...)
Sur la plage de Copacabana, où a eu lieu la manifestation à Rio de Janeiro, Flavio Bolsonaro, sénateur et fils aîné de l’ex-président, s’est félicité des sanctions infligées au juge Moraes : "la plus grande démocratie du monde l’a désigné comme un violateur des droits humains". (...)
Voir aussi : (video 7’54)
– "Ce bras de fer Trump-Lula risque de tourner à l’avantage du Brésil"
Coup de projecteur sur ces relations extrêmement bousculées entre Donald Trump et le Brésil de Lula. Le premier a sévèrement sanctionné le Brésil à coups de droits de douane à hauteur de 50%. Sanctions, non pas pour des raisons économiques, mais pour soutenir son ami et allié, l’ancien président Bolsonaro. Face à cela, Lula résiste et fermement. Jusqu’où peut aller cette confrontation ? Nous avons posé la question à Gaspard Estrada, politiste, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes à Sciences Po.