
Selon un récent sondage, plus d’un quart des immigrés en Allemagne envisagent de quitter le pays. Parmi les principales préoccupations citées figurent les obstacles bureaucratiques, une charge fiscale trop élevée et l’insatisfaction à l’égard du paysage politique général.
Un vaste sondage en ligne mené par l’Institut de recherche sur l’emploi (IAB) de Nuremberg, en Bavière, montre que 26 % des immigrés vivant en Allemagne envisagent de repartir et de quitter le pays. Dans ce panel allant de personnes âgées entre 18 et 65 ans, deux tiers des interrogés ont moins de 40 ans.
En revanche, seuls 3% affirment planifier activement leur départ dans les douze prochains moins, alors que plus de la moitié des participants (57 %) déclarent avoir l’intention de rester en Allemagne à long terme.
Sur les 3% de personnes exprimant le désir de partir rapidement, environ la moitié disent vouloir retourner dans leur pays d’origine, tandis que l’autre moitié souhaite s’installer dans un nouveau pays. (...)
Un accueil mitigé en Allemagne
Les 50 000 personnes interrogées ont exprimé un sentiment général d’insatisfaction face à la vie en Allemagne. Elles déplorent notamment les impôts élevés, les formalités administratives et le mode de vie.
Le manque de reconnaissance des qualifications acquises avant d’arriver en Allemagne figure également parmi les principales raisons invoquées pour envisager de repartir du pays.
L’évolution du paysage politique du pays joue aussi un important rôle. Dans ce sondage, de nombreuses personnes disent avoir été victimes de discrimination, en particulier les personnes arrivées en Allemagne en tant que demandeur d’asile. (...)
Retenir la main-d’œuvre qualifiée
D’une manière générale, l’enquête montre que les immigrés ayant un niveau d’éducation ou de formation professionnelle plus élevé sont plus enclins à envisager de quitter l’Allemagne, en dépit du fait qu’ils tendent également à être ceux qui sont les mieux intégrés et semblent avoir les meilleures connaissances de la langue allemande.
L’IAB, dépendante de l’agence allemande pour l’emploi, craint que cette corrélation signifie que les personnes que l’Allemagne souhaite attirer le plus pour faire face à la pénurie croissante de travailleurs qualifiés sont aussi les plus susceptibles de finir par quitter l’Allemagne. (...)
Absence de solutions politiques pour retenir les talents
Pour contrer ce phénomène, le parti conservateur CDU au pouvoir avec les socio-démocrates du SPD, propose par exemple dans le secteur de la santé que les étudiants en médecine venu de l’étranger pour étudier gratuitement en Allemagne s’engagent en contrepartie à exercer dans le pays pendant au moins cinq ans. (...)
Il est néanmoins peu probable qu’une telle loi soit adoptée, puisque les questions relatives à l’enseignement supérieur relèvent généralement de la compétence des Länder, les régions fédérées qui composent l’Allemagne.
De son côté, l’IAB estime qu’"une réduction globale de la bureaucratie, la centralisation, la simplification, la numérisation et l’accélération des processus migratoires et administratifs pour l’accès à l’emploi à la reconnaissance des qualifications, pourraient faciliter considérablement l’intégration et renforcer l’intention de rester à long terme".