
Alors que les tirs inédits de missiles balistiques par la Russie sur Dnipro représentent sans conteste un seuil supplémentaire dans l’escalade, les pays occidentaux affirment qu’ils ne se laisseront pas intimider et poursuivront leur soutien à l’Ukraine.
Le temps presse. Pour Kyiv, pour Moscou et pour les Occidentaux. L’escalade des derniers jours dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie, avec les tirs inédits jeudi 21 novembre sur la ville ukrainienne de Dnipro de missiles balistiques russes conçus pour porter potentiellement des ogives nucléaires, est l’indice d’une fébrilité accrue. Vladimir Poutine a d’ailleurs ordonné ce vendredi 22 novembre la « production en série » de ces missiles baptisés Oretchnik. La menace d’un conflit mondial et nucléaire évoquée – pas pour la première fois – par le président russe, est également le signe d’une nervosité accentuée. Elle est liée, sans aucun doute, à l’entre-deux qui règne aux Etats-Unis après l’élection de Donald Trump et avant son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier (...)
Alors, en attendant, tous les protagonistes tentent de placer le plus de pions de leur côté de l’échiquier, histoire de se retrouver en position de force au moment du changement politique aux Etats-Unis. L’Otan a annoncé une réunion d’urgence pour mardi, à la demande de Kyiv, qui réclame une « réaction ferme du monde » face à un président russe qui, une fois de plus, « prouve qu’il fait tout pour prolonger le conflit ». Le nouveau secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, l’ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte, était d’ailleurs, selon les médias de son pays et américains, en route vendredi pour la Floride et Mar-a-Lago, où il devait s’entretenir avec le président élu. L’Otan, souvent très critiquée par Trump, a cependant prévenu par la voix de sa porte-parole que les tirs balistiques et les menaces de Poutine « ne changeront ni le cours du conflit ni la détermination des alliés de l’Otan à soutenir l’Ukraine ».
« Etape de plus »
La Pologne et la Suède ont indiqué ne pas être « intimidées » par les « provocations » de la Russie, le chancelier allemand Olaf Scholz a parlé d’une « escalade dangereuse », la Chine a appelé toutes les parties à la « retenue » et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est rendu à Londres pour s’entretenir avec son homologue britannique David Lammy et réitérer leur détermination à faire « tout ce qui est nécessaire » pour soutenir l’Ukraine. (...)
A Kyiv, le Parlement ukrainien, la Rada, a annulé vendredi sa séance par crainte de nouvelles frappes russes.
Si l’internationalisation du conflit n’est plus en doute depuis un moment, et notamment depuis la confirmation que des milliers de soldats nord-coréens sont alignés en Russie, à la frontière ukrainienne, prêts à combattre aux côtés des Russes, et bien que la menace d’une riposte nucléaire de Vladimir Poutine soit intervenue à chaque étape de la guerre sans être suivie d’effets, lorsque des lignes rouges ont été franchies (livraison de chars, de missiles, de drones, d’avions de chasse), les états-majors occidentaux ne cachent pas que les événements des derniers jours constituent « une étape de plus dans l’escalade ». (...)